Le marché du pétrole a chuté de près de 4 % cette semaine, effectuant sa troisième baisse hebdomadaire consécutive. Un plongeon des prix sur le marché a eu lieu en début de semaine. Il fait suite à la mise en place et au prolongement de confinements en Europe. De manière inattendue, les prix sont subitement repartis à la hausse mercredi. Après le blocage du Canal de Suez par le porte conteneur géant Evergreen. Suite à cet événement, les marchés sont rapidement revenus à la réalité de la pandémie et ont chuté en fin de semaine. Ce vendredi matin, le marché est reparti à la hausse. Cependant, il est d’ores et déjà annoncé que le renflouage du porte conteneur pourrait prendre plusieurs semaines.
Chute des prix sur le marché du pétrole en début de semaine
Plongeon de 6% lié aux restrictions européennes
Les prix du pétrole ont plongé de près de 6% mardi 23 mars. Les contrats à terme sur le Brent se sont établis en baisse de 3,83 $ à 60,79 $. Le brut West Texas Intermediate (WTI) a terminé en baisse de 3,80 dollars à 57,76 dollars le baril, après avoir touché un plus bas à 57,32 dollars. Les deux indices ont ainsi été négociés près de leurs plus bas niveaux depuis le 9 février. En cause, les nouvelles mesures européennes de lutte contre la COVID-19. La lenteur du déploiement des vaccins ralentissent également la reprise de la demande.
La reprise de la demande se fait attendre
mi-mars, l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) a réduit de 2,5 millions de barils par jour ses prévisions concernant la demande sur le marché du pétrole en 2021. De son côté, l’Agence d’Information sur l’Énergie (EIA) prévoit que l’offre mondiale de pétrole dépassera la demande au cours du second semestre de l’année.
Bjornar Tonhaugen, responsable des marchés pétroliers chez Rystad Energy a déclaré :
« La route vers la reprise de la demande de pétrole semble être pleine d’obstacles alors que le monde continue de lutter contre la pandémie de COVID-19 »
En effet, l’Allemagne, premier consommateur de pétrole en Europe, a annoncé cette semaine qu’elle prolongeait son confinement jusqu’au 18 avril. La France a également décidé de confiner près d’un tiers de son territoire pendant au moins un mois. La troisième vague de Covid-19 qui s’abat sur l’Europe a un impact fort sur la demande de pétrole et plombe les espoirs de retour à la normale.
Rebond inattendu sur le marché du pétrole en milieu de semaine
De manière inattendue, le pétrole a connu sa plus forte hausse depuis novembre le mercredi 24 mars. En cause, les signes d’une plus forte demande aux États-Unis. Mais aussi et surtout l’impressionnant blocage du Canal de Suez par un porte conteneur.
+6% suite aux chiffres de la demande américaine…
Mercredi 24 mars, le WTI pour livraison en mai a grimpé de 3,42 $ pour s’établir à 61,18 $ le baril. Le Brent, pour le même mois, a augmenté de 3,62 $ pour terminer la séance à 64,41 $ le baril. Cette hausse a été dopée par les chiffres de la demande de carburant aux États-Unis. En effet, la demande a dépassé 8 millions de barils par jour la semaine dernière. Les raffineries nationales ont également traité 14,4 millions de barils de brut par jour, proche des niveaux observés avant la vague de froid polaire au Texas.
…et au blocage spectaculaire du canal de Suez
La veille au soir, un porte-conteneurs de plus de 440m, l’Evergreen, s’est échoué dans la partie sud du canal de Suez. Le canal est un point d’étranglement critique qui facilite près de 10 % du commerce maritime de pétrole. Le navire a ainsi entraîné le blocage de plus de 150 navires. Et notamment 10 pétroliers transportant 13 millions de barils de pétrole.
Les réactions sur le marché du pétrole ne se sont pas fait attendre. Le brut a récupéré une grande partie des pertes de la veille. Toutefois, ces facteurs de soutien au marché ont été de courte durée.
Une fin de semaine en dents de scie pour le marché du pétrole
Chute de 4% jeudi 25 mars
L’augmentation du nombre d’infections en Europe et les annonces de confinements ont eu raison des marchés. Ainsi, les prix du pétrole sont rapidement repartis à la baisse. Ils ont chuté de 4 % par baril jeudi 25 mars.
En conséquence, les cours ont perdu une grande partie des gains de la séance précédente. Le Brent a perdu 2,46 $ pour s’établir à 61,95 $ le baril. Le WTI a perdu 2,62 $, pour s’établir à 58,56 $ le baril.
Vivek Dhar, analyste des matières premières à la Commonwealth Bank a déclaré :
« Même si ces facteurs (blocage de Suez et demande américaine) étaient présents, ils n’effacent pas vraiment les questions relatives à la demande qui ont été posées en début de semaine. Et alors que l’accent était mis sur l’Europe, nous avons également une augmentation des cas de COVID-19 dans des endroits comme l’Inde et le Brésil. Et pourtant, ces économies en développement sont vraiment essentielles à la croissance durable de la demande de pétrole. »
La matinée de vendredi à la hausse
Les prix du pétrole étaient en hausse de 1,10% pour le Brent et de 1,30% pour le WTI ce vendredi matin. Les autorités du Canal de Suez ont annoncé que les efforts pour dégager le porte-conteneurs échoué pourraient prendre des semaines. Il bloque désormais le passage d’environ 40 pétroliers et méthaniers pour approvisionner le marché en pétrole.
L’OPEP+ doit désormais se réunir le 1er avril pour discuter de leurs actions conjointes pour les prochains mois. Le groupe avait déjà convenu de prolonger les restrictions de l’offre en avril. Et ce, en raison des craintes liées à la hausse des infections COVID-19. Il est fort probable que ses objectifs de production soient prolongés pendant un mois supplémentaire. Et ce compte tenu des incertitudes sur la demande et de la chute des prix.