Le marché du pétrole vit un nouveau bouleversement. Saudi Aramco et d’autres producteurs de pétrole du golfe persique cherchent à vendre une partie de leurs actifs. Les majors comptent, pour cela, profiter du rebond des prix du brut pour attirer les investisseurs étrangers.
Le marché du pétrole en pleine révolution
Les pays du Golfe sont traditionnellement possessifs de leurs raffineries, centrales électriques et pipelines. Ces futurs mouvements de vente d’actifs par les producteurs du golfe soulignent la pression exercée sur les petrostates pour qu’ils lèvent des fonds. Cela dans le but de soutenir les finances nationales frappées par un effondrement des prix du pétrole et la pandémie.
Aramco se lance dans la vente de ses actifs
Saudi Aramco envisagerai de vendre des actifs en amont et en aval déclarent deux personnalités proches du dossier. Le géant pétrolier à déjà vendu une participation importante dans ses oléoducs à des investisseurs pour 12,4 milliards de dollars en juin 2021.
Aramco cherche à vendre ses gazoducs dans le cadre d’un accord de cession-bail. Elle pourrait proposer des participations dans des raffineries, des centrales électriques et, éventuellement, des terminaux d’exportation à l’avenir. Des participations dans des projets tels que l’hydrogène pourraient également être proposées à des investisseurs.
Oman et Bahreïn suivent la tendance
Les petits producteurs Oman et Bahreïn envisagent également des ventes d’actifs similaires, selon d’autres sources. En effet, les producteurs de pétrole cherchent à recycler le capital qu’ils ont immobilisé dans des actifs d’infrastructure et à le déployer ailleurs.
L’entreprise publique d’énergie d’Oman, OQ, a étudié la possibilité de vendre son activité de forage, Abraj Energy Services. Elle a également engagé des conseillers pour la vente de sa participation dans l’opérateur de réseau électrique portugais Ren.
La société bahreïnie Nogaholding gère le portefeuille d’actifs pétroliers et gaziers du gouvernement. Elle procède actuellement à un « examen complet des activités existantes et des plans stratégiques de la société », déclare un porte-parole à Reuters.
Abu Dhabi pionnier dans sa recherche d’investisseurs
Abu Dhabi National Oil (ADNOC) a été la première major pétrolière régionale à rechercher des investissements extérieurs. La compagnie a formé des partenariats dans des actifs pour lever plus de 30 milliards de dollars en quatre ans.
ADNOC se prépare maintenant à coter son activité de forage, dont la valeur d’entreprise était d’environ 11 milliards de dollars en 2018. Ce serait la deuxième introduction en bourse de ses unités après la cotation de sa branche de distribution de carburant.
La major a donc fait de l’attraction des investisseurs étrangers un élément clé de l’introduction en bourse à venir. Elle se lie à un effort national pour stimuler le marché boursier d’Abu Dhabi.
Des investisseurs très attirés par ces actifs
Les investissements dans l’énergie conventionnelle restent populaires malgré la transition vers l’abandon des combustibles fossiles. En effet, les actifs tels que les pipelines et les centrales électriques offrent des rendements stables à long terme. Cet avantage est accentué grâce à un contexte de taux d’intérêt bas.
Les transactions portant sur des actifs énergétiques du Golfe devraient s’accélérer et susciter davantage d’intérêt. L’attractivité des actifs pétroliers est due à l’augmentation des prix du pétrole, soutenus par les réductions de production effectuées par l’OPEP. Oscillant au-dessus de 70 dollars le baril, le pétrole a gagné plus de 40% depuis le début de l’année 2021.
Les Émirats et l’Arabie Saoudite servent de références
La série de transactions provenant des Émirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite crée également une « référence » pour les actifs des autres acteurs régionaux. Les investisseurs potentiels cherchant à obtenir un rendement à deux chiffres sur les investissements dans les actifs d’infrastructure énergétique. Ils devront en effet bloquer leur capital pendant 25 ans en cas d’investissement dans ces actifs.
Riyad et Abu Dhabi ont fait de l’économie le point central de leurs stratégies pour l’avenir. L’ouverture d’un dialogue avec des voisins adverses comme l’Iran et la Turquie sont liées à des ambitions économiques à long terme.
La réduction des conflits dans la région avait un objectif économique : préserver le capital et attirer les investissements étrangers. Cette politique, additionnée avec la baisse des prix du pétrole ne peut qu’attirer encore plus les investisseurs dans la région.