Marché du GNL: Fortes Incertitudes pour cet Hiver

Le marché du GNL au niveau mondial est incertain tant l'équilibre entre l'offre et la demande est difficile à prévoir.|Le marché du GNL au niveau mondial est incertain tant l'équilibre entre l'offre et la demande est difficile à prévoir.

Le marché du GNL au niveau mondial est incertain tant l’équilibre entre l’offre et la demande est difficile à prévoir. Pour l’hiver prochain, il existe un risque d’augmentation historique du prix du gaz, notamment si les conditions météorologiques sont dégradées.

 

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Le Marché du GNL face à la demande croissance

Selon le cabinet d’analyse Wood Mackenzie, la demande mondiale de GNL devrait augmenter de 53% entre 2020 et 2030. Soit 560 millions de tonnes par an (mtpa). À elle seule, l’Asie devrait représenter 60% de la croissance. Pour l’heure, en Asie, les importations ont diminué de 9% entre juin et juillet 2021. Une baisse probablement due à la rareté du GNL disponible au comptant.

En outre, les prix du gaz ont fortement augmenté. Selon l’Agence internationale de l’Énergie (IEA), ils sont en ce moment au niveau du pic historique de 2013.

 

Les prix augmentent

La hausse des prix met donc en évidence l’équilibre délicat entre l’offre et la demande sur un marché de plus en plus internationalisé. Au niveau mondial, le redressement du prix entre les mois de juillet et aout 2021 fait craindre une hausse encore plus importante au prochain hiver.

Ainsi en Europe, les prix au hub néerlandais TTF ont atteint les $15/mmbtu (environ $50/MWh). Soit un prix supérieur à celui du pétrole. Aux États-Unis, le Henry Hub en Louisiane enregistre un prix supérieur à $4/mmbtu (environ $13,5/MWh). Contre $1,5/mmbtu à la même époque en 2020.

Un prix qui parait élevé, mais pourtant dans la moyenne des 20 dernières années. Loin du dernier pic historique d’octobre 2005 à $13,4/mmbtu (environ $45/MWh).

 

La demande explose en Asie

En Asie, la demande de GNL explose. Les prix aussi. Ces derniers ont dépassé les $30/mmbtu  (environ $102/MWh) en janvier 2021. De cette demande en forte augmentation nait ainsi une concurrence entre les marchés européens et asiatiques. Les deux continents doivent en effet reconstituer leurs stocks avant l’hiver.

« Le thème général selon lequel l’Europe doit se battre avec l’Asie pour le GNL restera d’actualité au cours des trois prochaines années. », prévient Samer Mosis, chef d’équipe des analyses mondiales chez S&P Global Platts.

Les prix pourraient encore augmenter si les stocks baissent et la demande augmente. En raison notamment de conditions météorologiques plus dégradées qu’a l’accoutumé au prochain hiver.

 

Les stocks à l’épreuve de la météo

L’aléa météorologique est primordiale pour le marché du GNL. À l’inverse du pétrole, le gaz sert en effet davantage au chauffage qu’au transport. De fait, l’importance des stocks est proportionnelle aux températures et à ses variations.

Pour l’heure, aux États-Unis, selon les prévisions les stocks seront de 1,3 trillion de pieds cubes. Soit juste suffisants en cas de conditions météorologiques moyennes.

 

La production diminue aux États-Unis

Mais si l’hiver est particulièrement froid, la consommation de GNL sera d’autant plus élevée. Or actuellement, les États-Unis enregistrent une baisse de leur production. Les liquidités sont en ce moment davantage utilisées pour rembourser la dette et renforcer les bilans que pour forer et extraire.

De plus, les exportations tournent à plein régime vers l’Asie et l’Europe.

 

Situation beaucoup plus délicate en Europe

En Europe, la consommation moyenne annuelle augmente, alors que les stocks sont possiblement insuffisants. Pour l’heure, ils sont en tout cas inférieurs à la moyenne sur les cinq dernières années. De plus, la Norvège, grand pourvoyeur de GNL en Europe, réalise en ce moment des travaux de maintenances importants sur ses installations. Freinant, de fait, les exports vers l’Europe centrale et du sud.

Cette baisse des exports norvégiens pourrait être compensée en partie par l’import de gaz américain, mais aussi par du gaz russe. Or le nouveau gazoduc Nordstream 2 n’est pas encore opérationnelle. Sa construction devrait être finalisée d’ici à la fin du mois d’aout 2021.

En somme, les marchés nord-américains, européens et asiatiques sont soumis à des risques similaires de pénurie et d’augmentation des prix avant même l’arrivée de l’hiver. Et ce, sans même prendre en compte les politiques de substitution du charbon par le gaz. Le manque de GNL et un hiver rigoureux feraient donc reculer les mesures de réduction de la production de charbon. Cette production pourrait même considérablement augmenter.

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