L’Ukraine décide de ne pas renouveler l’accord signé en 2019 avec Gazprom, qui permettait le transit de gaz russe à travers son territoire. Ce contrat, essentiel pour l’approvisionnement en gaz de plusieurs pays européens, arrive à échéance le 31 décembre 2024. La quantité de gaz acheminée par l’Ukraine, déjà en baisse avec seulement 14 milliards de mètres cubes livrés en 2023, risque de cesser totalement, forçant les pays concernés à chercher des alternatives immédiates.
Cette décision intervient dans un contexte où l’Union européenne, bien que visant une indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie d’ici 2027, dépend encore de ces livraisons pour répondre aux besoins énergétiques de certains États membres. Pour l’Autriche, la Hongrie et la Slovaquie, ce changement représente un défi considérable, tant en termes de sécurité d’approvisionnement que de coûts.
Conséquences économiques et défis logistiques
La décision ukrainienne risque de perturber davantage un marché déjà sous tension. Les consommateurs européens pourraient faire face à une hausse des prix, augmentant ainsi les coûts pour les industries locales. La Russie, anticipant ce scénario, se tourne vers la Chine et envisage un développement de son infrastructure gazière en Turquie pour compenser la perte du marché européen.
Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, affirme que son pays explore des solutions alternatives, notamment par le biais d’accords avec l’Azerbaïdjan. Toutefois, l’acheminement du gaz azerbaïdjanais pose des défis logistiques importants, en raison de l’absence de frontière commune entre les deux pays. Le transit via la Russie resterait nécessaire, complexifiant davantage la situation.
Implications géopolitiques et stratégiques
Cette décision s’inscrit dans une stratégie ukrainienne plus large de réduire sa dépendance énergétique à la Russie. La capture récente par les forces ukrainiennes de la ville de Soudja, un point stratégique pour le transit du gaz vers l’Europe, témoigne de l’intensité des confrontations actuelles. Cette situation pourrait non seulement interrompre les livraisons de gaz, mais aussi compliquer les efforts de l’Union européenne pour maintenir une diversité de sources d’approvisionnement énergétique.
Les discussions engagées avec l’Azerbaïdjan montrent les efforts des acteurs européens et ukrainiens pour trouver des solutions alternatives. Cependant, la complexité de la situation géopolitique rend ces discussions difficiles, et l’incertitude quant à l’avenir des approvisionnements en gaz demeure.