Selon l’organisation internationale, la politique de l’Indonésie entretient la production de charbon et désavantage les initiatives dans les énergies renouvelables.
L’Indonésie déroule une politique climatique contradictoire
Dans un rapport publié le 16 décembre 2021, la Banque mondiale met en exergue la politique climatique contradictoire de l’Indonésie. D’autant plus que le pays s’est engagé à faire grimper à 25% les énergies renouvelables dans son mix énergétiques d’ici à 2030.
Cependant, sa politique dite d’obligations de marché intérieur, joue clairement en défaveur de la réduction des émissions de carbone. Et pour cause, cette loi crée un environnement favorable à la production et la consommation de charbon.
Prix de vente du charbon très avantageux
En pratique, cette disposition oblige les producteurs à fournir 25% de leurs stocks de charbon à la société nationale d’électricité pour $70/T. Un prix défiant toute concurrence qui maintient sa consommation à 24% du mix énergétique.
De même, l’Indonésie impose une contribution locale sur tout projet énergétique, avec pour effet de réduire les investissements étrangers. Par exemple, Jakarta impose 40% de contribution sur les installations solaires. La transition énergétique est donc ralentie par ces règles de préférence nationale.
« Elle incite à une plus grande consommation de carbone, ce qui envoie des signaux de prix faussés. », dénonce Habib Rab, économiste principal de la World Bank pour l’Indonésie.
Protéger son industrie coûte que coûte?
Le but recherché par l’Indonésie est bien sûr de protéger son industrie et favoriser les entreprises nationales. Cependant, pour la Banque mondiale, cela prévient la transformation de l’économie indonésienne.
Toujours selon la Banque, cette entrave empêche même la création d’emplois et un rebond de croissance induit par les énergies renouvelables.
Aujourd’hui, l’Indonésie est le principal exportateur de charbon thermique au monde. Et seul 12% de son mix dépend des renouvelables.