L’Indonésie approuve $3,07 milliards pour Tuna

L'Indonésie approuve le premier plan de développement du champ gazier offshore Tuna. Avec un investissement total estimé à 3,07 milliards de dollars jusqu'au début de la production. Le projet devrait affirmer la souveraineté de l'Indonésie en mer méridionale, sujette à de nombreuses tensions avec la Chine.

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Situé dans la mer de Chine méridionale entre l’Indonésie et le Vietnam, il devrait atteindre un pic de production de 115 millions de pieds cubes standard par jour (MMSCFD) en 2027 selon le porte-parole de SKK Migas, Mohammad Kemal.

Une unité locale de Harbour Energy exploite le gaz naturel du champ Tuna. L’entreprise britannique accélère son développement à l’étranger grâce à divers projets. Tuna devrait ensuite être exporté vers le Vietnam à partir de 2026. Découvert en avril 2014, le champ pétrolifère de Tuna a environ 100 millions de barils d’équivalent pétrole.

Le président de SKK Migas, Dwi Soetjipto, a déclaré lundi qu’en dehors des avantages économiques, le développement du projet soulignerait les droits maritimes de l’Indonésie.

« Il y aura des activités dans la zone frontalière qui est l’un des points chauds géopolitiques du monde. La marine indonésienne participera également à la sécurisation du projet pétrolier et gazier en amont afin qu’économiquement et politiquement, il devienne une affirmation de la souveraineté de l’Indonésie. »

Tensions autour de la souveraineté en mer méridionale

La Chine revendique la souveraineté sur presque toute la mer de Chine méridionale en citant ses propres cartes historiques. Or, un tribunal d’arbitrage international affirme en 2016 qu’il n’y avait aucune base légale. De plus, en 2021, la Chine demande à l’Indonésie d’arrêter de forer du pétrole et du gaz naturel sur le territoire maritime que les deux pays considèrent comme le leur.

En mer de Chine méridionale, la Chine revendique avec de plus en plus de force la ligne en 9 traits. Il s’agit de l’espace maritime que revendique la Chine au nom de droit historique. Une revendication massive, car cela correspond à plus des ⅔ de la mer de Chine méridionale. De plus elle empiète sur les zones économiques du Vietnam, la Malaisie et des Philippines. 

Ensuite, au cours des dernières décennies, les activités énergétiques en mer de Chine méridionale ont fait l’objet d’un ralentissement. Les garde-côtes chinois ou les navires de surveillance maritime ont perturbé les travaux du Vietnam, de la Malaisie et des Philippines dans leurs zones économiques exclusives.

Par ailleurs, les relations diplomatiques entre Jakarta et Pékin s’enveniment autour de la revendication. La Chine revendique le droit pour ses navires de pêcher dans la mer septentrionale de Natuna. Ces eaux, situées au nord du petit archipel de Natuna, pourtant attribuées en 2016 à l’Indonésie, comme zone économique exclusive (ZEE), par un tribunal international.

En effet, les Philippines ont décidé de saisir la Cour d’arbitrage de la Haye. La Cour rend un jugement en 2016 non favorable à la Chine. Elle déclare également après études que les droits historiques de la Chine étaient sans fondement. Néanmoins, la Chine tourne le dos aux institutions multilatérales lorsqu’elle rejette de façon explicite la décision.

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