Libye: Nouvelle nomination à la Banque centrale, clé pour la crise pétrolière

La Libye, déchirée entre ses factions de l'Est et de l'Ouest depuis 2014, a conclu un accord crucial pour la nomination d'une nouvelle direction à la Banque centrale. Cet accord, annoncé le 25 septembre 2024, pourrait être déterminant pour débloquer une situation de crise qui paralyse l’économie du pays et son secteur pétrolier, principale source de revenus de l’État.

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La Banque centrale de Libye, institution clé pour la gestion des recettes pétrolières, fait l’objet de luttes de pouvoir entre les deux gouvernements rivaux du pays : le Gouvernement d’union nationale (GUN) à Tripoli et le Parlement à Benghazi. Depuis des mois, des tensions autour de la succession du gouverneur actuel, Sadiq al-Kabir, ont exacerbé la crise économique, culminant avec un blocage des exportations de pétrole.
Ces tensions se sont intensifiées lorsque le président du Conseil présidentiel, Mohammed al-Menfi, a tenté de remplacer al-Kabir, en poste depuis 2011. Les factions orientales ont réagi en bloquant les principaux champs pétroliers du pays, entraînant une chute significative de la production. En août 2024, la National Oil Corporation (NOC) annonçait une réduction de plus de 50 % de la production, passant de 1,2 million de barils par jour (b/j) à environ 500 000 b/j.

Impact sur la production pétrolière et les finances publiques

Le pétrole représente environ 95 % des recettes fiscales de la Libye, rendant le contrôle de la Banque centrale d’autant plus stratégique. La chute brutale de la production a causé des pertes financières considérables, évaluées entre 50 et 70 millions de dollars par jour. Les conséquences immédiates incluent une réduction drastique des revenus du gouvernement, augmentant la pression sur un budget déjà sous tension. Sans un retour rapide à la normale, l’économie libyenne pourrait faire face à une situation encore plus instable, menaçant la stabilité des infrastructures publiques et le versement des salaires dans le secteur public.
La Banque centrale joue un rôle primordial dans la gestion des recettes pétrolières, qui financent une grande partie des services publics et des subventions. L’accord sur la nouvelle direction de l’institution vise à relancer ces flux financiers, en permettant notamment la reprise des exportations de pétrole, essentielles pour la survie de l’économie du pays.

L’importance stratégique de la Banque centrale

L’United Nations Support Mission in Libya (UNSMIL) a supervisé les négociations qui ont abouti à cet accord sur la Banque centrale. Toutefois, le processus reste délicat. Les tensions politiques autour du remplacement de Sadiq al-Kabir sont loin d’être résolues, et des désaccords sur les candidats à sa succession pourraient encore compromettre l’application de l’accord.
Le remplacement du gouverneur est vu comme une étape cruciale pour apaiser les factions de l’Est, qui accusent al-Kabir de favoriser les intérêts de Tripoli. La nomination de son successeur sera décisive pour rétablir l’équilibre des pouvoirs entre les deux camps, mais aussi pour assurer une répartition équitable des revenus pétroliers entre les régions.

Répercussions sur le marché pétrolier mondial

Sur le plan international, la situation libyenne continue d’influencer le marché pétrolier. La Libye, bien qu’elle ne représente qu’une petite part de la production mondiale, est un fournisseur clé pour plusieurs pays européens, notamment l’Italie, l’Espagne et la France. Toute interruption prolongée de la production libyenne a des répercussions sur les prix du brut, particulièrement en Europe du Sud.
Le retour à une production normale, conditionné par la levée du blocage des champs pétroliers, pourrait stabiliser partiellement les prix sur les marchés internationaux. Cependant, la crise libyenne, en lien avec d’autres facteurs comme les réductions de production décidées par l’OPEP+ et la guerre en Ukraine, pèse toujours sur les perspectives d’approvisionnement en pétrole.

Chiffres clés et analyses économiques

La production de pétrole en Libye, tombée à 500 000 b/j en août 2024, représente une perte de près de 60 % de sa capacité habituelle. Les exportations vers des partenaires clés, comme l’Italie et la France, ont chuté de 25 %, mettant à mal les perspectives de revenus pour la fin de l’année 2024. En 2022, les recettes pétrolières de la Libye avaient atteint 22 milliards de dollars, mais cette réduction de production pourrait entraîner une perte estimée entre 10 et 12 milliards de dollars si la situation n’est pas rapidement rétablie.
Les pertes économiques causées par cette interruption augmentent la dépendance du pays aux financements internationaux, notamment auprès du FMI et de la Banque mondiale. Ces organisations ont déjà exprimé leurs préoccupations quant à la viabilité économique de la Libye si la crise pétrolière perdure.
L’accord sur la Banque centrale et la nomination de nouveaux dirigeants constituent un espoir de reprise pour la Libye, mais la stabilité à long terme du pays reste incertaine tant que le processus politique sous-jacent demeure fragile. Pour le secteur de l’énergie, la Libye reste un acteur clé, mais son potentiel ne pourra être pleinement exploité que si une solution durable à cette crise est trouvée.

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