L’Europe cherche des Fournisseurs de Gaz

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L’Europe (UE) affichant son soutien à l’Ukraine, cherche donc à se défaire de la main mise de la Russei sur son approvisionnement gazier. L’Azerbaïdjan, l’Algérie, le Qatar, et surtout les États-Unis, pourraient ainsi devenir fournisseurs privilégiés de gaz.

L’Europe menacée de coupure par Moscou

Les États-Unis et ses alliés en Europe ont promis des sanctions « massives » contre la Russie en cas d’intervention en Ukraine. En réponse Moscou promet de couper les livraisons de gaz vers l’Europe. De telles coupures augmenteraient drastiquement les risques de pénuries sur le continent.

Le conflit en Ukraine a déjà provoqué la réduction de l’approvisionnement européen. Depuis le début de l’année 2022, la Russie n’a utilisé les infrastructures ukrainiennes qu’à 50% de leurs capacités.

Afin d’éviter ce scénario et conserver un front occidental uni, les politiques américains et européens cherchent des fournisseurs de réserves.

À la recherche d’options de réserves

Plutôt que de dépendre d’un seul fournisseur, l’Europe souhaite donc diversifier ses sources. La Commission européenne déclare le 22 janvier 2022 qu’elle attendait une augmentation des livraisons de gaz en provenance de l’Azerbaïdjan dans les prochaines semaines.

Un représentant du gouvernement algérien, qui a conservé son anonymat, a de son côté affirmé à S&P Global Platts que l’Algérie se prépare à augmenter ses capacités d’exports. Ces excédents pourraient être livrés sous forme de gaz naturel liquéfié et par les pipelines reliant le pays à l’Espagne et à l’Italie.

La diplomatie américaine en appui de son allié

La porte-parole de la Maison blanche, Jen Psaki, déclare que les États-Unis « travaillaient à identifier des volumes additionnels non-russes en provenance du Moyen-Orient, d’Asie et des Etats-Unis ».

Elle ajoute également que la situation aurait un « impact minimal » sur le prix du gaz américain, même si les États-Unis fournissent eux-mêmes une partie du gaz manquant à l’Europe.

Le Qatar fournisseur?

Par ailleurs, Joe Biden doit recevoir l’Émir du Qatar, grand producteur de gaz, le 31 janvier 2022. La Maison Blanche n’a pas confirmé que le sujet du gaz serait abordé.

Certaines sources affirment toutefois que le Qatar pourrait envoyer des cargos supplémentaires de gaz naturel vers l’Europe en cas de coupures.

Les tensions avec Moscou n’étant pas nouvelles, l’Europe avait déjà affirmé depuis de nombreuses années le besoin de cette diversification. Malgré cette ambition, les réalités du marché du gaz ont maintenu son état de dépendance vis-à-vis des ressources naturelles russes.

La nouvelle crise concernant l’Ukraine pourrait donc être une étape décisive dans sa stratégie énergétique. D’autant que les réserves de gaz de l’Union Européenne ont atteint un niveau historiquement bas pour une période hivernale.

Stocks divisés par deux

Le 23 janvier 2022, les stocks représentaient ainsi l’équivalent de 470 TWh soit leur valeur la plus basse depuis une décennie d’après Gas Infrastructure Europe (GIE).

En trois mois, les réserves européennes ont perdu 392 TWh en capacités, soit presque la moitié des capacités en réserves. Dans cet état, il existe déjà des risques de pénuries localisées pour les industriels et les besoins domestiques.

Néanmoins, de telles réserves suffisent pour que l’Europe passe l’hiver. Mais à condition que les importations russes perdurent puisque la Russie fournit un tiers à la moitié des besoins en gaz européens.

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