Les tarifs de fret des Very Large Gas Carriers (VLGC), notamment sur les routes reliant Houston à l’Europe du Nord-Ouest et à la Méditerranée, sont restés faibles en novembre, atteignant leurs plus bas niveaux depuis un mois. Cette stagnation s’explique principalement par une augmentation des capacités de flotte et une amélioration des conditions de transit au canal de Panama, selon les analystes du marché.
En novembre, les tarifs vers l’Europe du Nord-Ouest ont été évalués à 58 dollars par tonne métrique, en baisse de 2 dollars par rapport à la semaine précédente. De même, les tarifs vers le Maroc ont chuté à 55,25 dollars par tonne métrique. Ces niveaux contrastent fortement avec ceux de 2023, où les tarifs atteignaient 135 dollars et 127,75 dollars, respectivement, en raison des graves restrictions imposées par une sécheresse prolongée au canal de Panama.
Une reprise notable au canal de Panama
En 2023, des restrictions liées à la gestion de la sécheresse au canal de Panama avaient entraîné une hausse significative des tarifs de fret, forçant certains exportateurs de gaz à adopter des itinéraires alternatifs tels que le cap de Bonne-Espérance. Cependant, les niveaux d’eau du lac Gatun, essentiel au fonctionnement du canal, se sont améliorés en 2024, permettant un transit plus fluide. Ces améliorations ont été soutenues par une forte reprise des transits de VLGC, selon les données des analystes de Commodity Insights.
Malgré cette amélioration, l’augmentation du carnet de commandes pour les VLGC et les transporteurs d’éthane (Very Large Ethane Carriers) pourrait poser de nouveaux défis pour la gestion de la capacité du canal dans les années à venir.
Une capacité de flotte en expansion
L’augmentation de la capacité des transporteurs de gaz liquéfié, incluant les segments VLGC et MGC (Medium Gas Carrier), devrait renforcer l’offre globale sur le marché. Actuellement, une grande partie de la flotte mondiale est exploitée sous des contrats à temps (time charter). Toutefois, de nouveaux entrants dans le segment pourraient stimuler les opportunités sur le marché spot.
Selon un acteur du secteur, de nombreux MGC, équipés pour transporter de l’ammoniac, commenceront par transporter du LPG avant de se repositionner sur le segment de l’ammoniac une fois que la production augmentera d’ici 2030-2032. Cette transition ajoute temporairement à la capacité de transport de LPG, exerçant une pression supplémentaire sur les tarifs.
Facteurs géopolitiques et incertitudes
Malgré un environnement actuel de tarifs bas, les perspectives de marché restent floues. Des facteurs géopolitiques, tels qu’un éventuel conflit Iran-Israël, pourraient resserrer la disponibilité des navires et bouleverser les fondamentaux du marché. De telles tensions pourraient provoquer une hausse des tarifs et une révision des stratégies de fret par les opérateurs.
En attendant, le marché continue de surveiller les évolutions des infrastructures et les commandes de navires, tout en s’adaptant aux changements de dynamique induits par la croissance de la flotte et les exigences environnementales croissantes.