Les États-Unis ont annoncé un objectif ambitieux visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 61 % à 66 % d’ici 2035, par rapport aux niveaux de 2005. Ce plan, inscrit dans l’Accord de Paris sur le climat, représente une avancée majeure pour la transition énergétique et implique des engagements locaux et fédéraux. La Maison Blanche a également précisé qu’une baisse de 35 % des émissions de méthane est prévue sur la prochaine décennie.
Les impacts économiques et réglementaires
Le plan climatique américain a d’importantes implications économiques. En 2022, les investissements privés dans les projets énergétiques propres ont atteint 450 milliards de dollars, soutenus par des mesures fédérales telles que la loi sur la réduction de l’inflation. Ces fonds se concentrent en grande partie dans des États majoritairement républicains, ce qui souligne une dimension bipartisane inattendue dans l’adoption des énergies renouvelables.
Cependant, selon une analyse de l’Université du Maryland, atteindre ces objectifs nécessitera des efforts soutenus. Actuellement, les réductions annuelles nécessaires pour atteindre la cible de 2030 sont trois fois plus élevées que celles réalisées entre 2022 et 2023.
Le rôle des initiatives locales
Les collectivités locales jouent un rôle clé dans ce projet ambitieux. La coalition « America Is All In », qui regroupe 361 gouvernements locaux et près de 3 000 entreprises, s’est engagée à accélérer la transition énergétique. Ces acteurs représentent environ 75 % du PIB des États-Unis, signalant l’ampleur de l’engagement au niveau local.
Malgré ces initiatives, l’administration Biden reconnaît que l’atteinte des objectifs dépendra de la poursuite des politiques fédérales et locales. Les experts mettent en garde contre des révisions potentielles de ces politiques en cas de changement d’administration politique.
Des perspectives incertaines
L’objectif de 66 % est ambitieux, mais des obstacles techniques et politiques demeurent. Bien que les États-Unis aient réintégré l’Accord de Paris en 2021 et établi des cibles climatiques, la trajectoire actuelle de réduction des émissions reste inférieure aux attentes. Le Rhodium Group estime que les émissions américaines ont baissé de 1,9 % entre 2022 et 2023, un rythme jugé insuffisant.
Les analystes soulignent que les ajustements nécessaires ne relèvent pas uniquement des autorités fédérales. La transition vers une économie décarbonée exigera des investissements continus, une réglementation claire et le soutien des acteurs privés.