Les États-Unis face au dilemme de l’énergie

Si les États-Unis se dirigeaient vers un objectif de transition énergétique, la crise actuelle de l'énergie remet cette politique en question.

Partagez:

L’ensemble des études indexées sur le réchauffement climatique mettent l’accent sur une transition énergétique indispensable. De nombreux États se sont engagés en faveur de cet objectif au cours de ces dernières années. Les Etats-Unis n’échappent pas à cette dynamique. Cependant, le conflit actuel en Ukraine et ses répercussions mettent à mal ces projets.

La transition énergétique aux États-Unis : un objectif de second plan aujourd’hui ?

Si la volonté des États-Unis d’accélérer leur transition énergétique est indiscutable, elle se heurte néanmoins au contexte international actuel. En effet, en marge de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le marché de l’énergie a été bouleversé. Ces changements ont très largement incité les États occidentaux, dont les États-Unis, à freiner leurs politiques de transition énergétique.

Ce revirement temporaire de politique est particulièrement visible aux États-Unis. Nous pouvons ainsi prendre pour exemple le conseil d’administration du Midcontinent Independent System Operator (MISO). Le MISO devrait en effet annoncer qu’il prévoit de reporter l’approbation de ses projets à juillet. En effet, dans le contexte énergétique actuel, les parties prenantes ne s’accordent pas sur le financement des projets. Le coût des grands projets de réseau régional nécessaires pour faire face à la croissance des énergies renouvelables est en effet estimé à 100 milliards de dollars.

Grâce à cet exemple, nous pouvons directement observer le dilemme auquel font face les États-Unis aujourd’hui. Avec la tendance aux énergies renouvelables, l’investissement devrait se diriger vers des projets allant dans ce sens. Cependant, la crise du marché de l’énergie complexifie la volonté des investisseurs.

De plus, les États-Unis, grands consommateurs de gaz naturel liquéfié, ne prévoient pas de baisse du prix de cet hydrocarbure. Cette dernière étant indispensable aux États-Unis actuellement, l’Administration américaine de l’information sur l’énergie devrait annoncer cette semaine le dernier déstockage pour la saison de chauffage 2021-22. Cette action devrait permettre de freiner temporairement la hausse des prix. Cependant, les stocks ont chuté à un plancher de fin d’hiver juste en dessous de 1,4 trillion de pieds cubes.

Des objectifs climatiques toutefois primordiaux

Si, pour les raisons que nous venons de citer, la transition énergétique semble complexe, les États-Unis n’ont pas abandonné le projet pour autant. En effet, nous pouvons observer cette volonté dans différents éléments.

Tout d’abord, la production de diesel renouvelable aux États-Unis devrait augmenter en 2022. Les investisseurs font en effet pression pour la mise en ligne de nouvelles infrastructures. HollyFrontier, CVR Energy et Global Clean Energy prévoient tous de lancer la production de diesel renouvelable cette année.

En outre, Vertex Energy a avancé à la fin de 2022 son calendrier de production de diesel renouvelable dans la raffinerie de Mobile, en Alabama. Le 1er mars, Neste et Marathon Petroleum ont annoncé la création d’une coentreprise à parts égales pour produire des carburants renouvelables à Martinez, en Californie. L’utilisation de diesel renouvelable est ainsi un premier pas dans l’objectif de décarbonisation.

De plus, nous rappelons que de nombreux investisseurs misent aujourd’hui sur l’énergie renouvelable aux États-Unis. Ils ont par ailleurs fait l’objet de nombreux articles sur Energynews. À titre d’exemple, nous pouvons notamment citer la vente historique qui a été réalisée lors de la vente concurrentielle de concessions énergétiques.

Les États-Unis avaient en effet annoncé que les ventes avaient atteint les 4,37 milliards de dollars, et concernaient six zones de production offshore d’énergie. Cette vente, devenue la plus rentable de l’histoire des États-Unis, prouve bel et bien que la transition énergétique dans le pays reste particulièrement attirante pour les investisseurs. En effet, ces derniers l’envisagent à long terme, en dépit de la crise actuelle du marché de l’énergie.

Ainsi, les États-Unis se tournent dans l’immédiat vers des énergies fossiles afin de stabiliser leur approvisionnement en énergie. Cependant, il est clair que cette politique est provisoire tant l’objectif de transition énergétique semble ancré dans la politique américaine.

La publication anticipée du décret énergétique français déclenche de vives réactions parlementaires, alors que le gouvernement cherche à sécuriser rapidement les investissements dans le nucléaire et les autres filières énergétiques.
Sept semaines après la méga-panne électrique ibérique, l'Espagne identifie les failles techniques du réseau, tandis que la Banque européenne d’investissement valide un financement majeur pour renforcer l'interconnexion avec la France.

Madagascar investit dans une centrale thermique pour contrer les délestages chroniques

Madagascar prévoit l'ouverture imminente d'une centrale thermique de 105 MW afin de stabiliser rapidement son réseau électrique, particulièrement affecté dans les principales zones urbaines, tout en développant parallèlement des projets d’énergies renouvelables.
La Commission centrale de régulation électrique indienne propose un nouvel outil financier permettant aux entreprises industrielles d’atteindre leurs cibles d’énergie renouvelable via des contrats virtuels, sans livraison physique de l'électricité, facilitant ainsi la gestion des obligations réglementaires.
Le ministre Marc Ferracci confirme la publication imminente du décret de programmation énergétique sans attendre la fin des débats parlementaires, incluant une augmentation substantielle des Certificats d'Économie d'Énergie.

Bruxelles cherche à accélérer les permis pour les projets d’énergie renouvelable

La Commission européenne a organisé un dialogue de haut niveau pour identifier les freins à l’octroi de permis, freinant l’avancement des projets d’énergie renouvelable et d’infrastructure énergétique dans l’Union européenne.
Malgré une hausse des capacités de production et une baisse des tarifs, le Liberia dépend toujours d’importations d’électricité pour faire face à la demande croissante, en particulier durant la saison sèche.
Le nouveau président sud-coréen Lee Jae-myung revoit la politique énergétique nationale, visant un rééquilibrage de la réglementation nucléaire sans fermer immédiatement les réacteurs actuellement en activité.

La CRE adopte 237 délibérations et cible l’adaptation des réseaux à l’horizon 2028

La Commission de régulation de l’énergie a présenté son rapport annuel 2024, marqué par une activité soutenue sur les réseaux, les prix, et l’évolution du cadre réglementaire européen.
Les États-Unis assouplissent les pénalités envisagées pour les méthaniers étrangers et les transporteurs automobiles, diminuant fortement les coûts initiaux pour les opérateurs internationaux tout en conservant les objectifs stratégiques de soutien à la marine marchande américaine.
Alors que les capitaux affluent vers les technologies propres à l’échelle mondiale, l’Afrique reste marginalisée, ne recevant qu’une fraction des flux prévus selon l’Agence internationale de l’énergie.

Mexique vise jusqu’à $9bn d’investissements privés dans les énergies renouvelables

Le gouvernement mexicain espère mobiliser jusqu’à $9bn d’investissements privés d’ici 2030, mais l’absence de cadre commercial clair suscite des doutes dans le secteur.
En 2024, les énergies renouvelables ont couvert 33,9 % de la consommation d’électricité de la France métropolitaine, une progression portée par la hausse de la production d’hydroélectricité et l’expansion du solaire.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) annonce ses orientations stratégiques pour 2030, marquées par un focus sur la transition énergétique, la compétitivité européenne et les besoins des consommateurs.

L’Espagne règle une dette de 26,8 millions $ dans un litige énergétique international

Madrid a versé un montant arbitral à Blasket Renewable Investments après plus de dix ans de contentieux liés au retrait d’avantages fiscaux accordés aux investisseurs dans les énergies renouvelables.
Le marché mondial des énergies renouvelables continue de croître, atteignant 1 200 milliards de dollars en 2024, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), soutenu par les investissements dans le solaire et l'éolien.
Le gouvernement du Québec accorde un financement de 3,43 M$ à la Coopérative d’électricité de Saint-Jean-Baptiste pour installer des compteurs intelligents et renforcer son infrastructure dans 16 municipalités.

Les hausses de droits de douane ralentissent les projets énergétiques aux États-Unis

Les nouvelles mesures tarifaires américaines provoquent une augmentation des coûts dans le secteur de l’énergie, avec un effet particulièrement marqué sur le stockage et le solaire, selon une étude de Wood Mackenzie.
Malgré l’urgence affichée, les investissements climatiques européens stagnent autour de 500 milliards d’euros par an, loin des besoins estimés à près de 850 milliards. De nouveaux instruments financiers tentent de relancer une dynamique indispensable.
Les pays africains consacrent désormais davantage à la dette qu’à l’éducation et à la santé, limitant leurs investissements essentiels malgré un fort potentiel énergétique. Le G20, sous pression, peine à fournir une réponse adaptée aux enjeux financiers et climatiques.