Les déséquilibres structurels freinent l’efficacité des financements climatiques publics

L’étude de Özlem Onaran et Cem Oyvat met en lumière les limites structurelles du financement climatique public, soulignant la nécessité d’un alignement plus étroit avec les objectifs sociaux et économiques pour renforcer l’efficacité et la résilience des dépenses publiques.

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Le financement climatique mondial a atteint $1.9tn en 2023, doublant depuis 2018, mais reste très en deçà des besoins estimés pour respecter l’objectif de 1,5 °C. L’étude d’Özlem Onaran et Cem Oyvat indique que malgré cette hausse, les déséquilibres structurels persistent, notamment une prédominance de fonds orientés vers l’atténuation (85 %) au détriment de l’adaptation (9 %), essentielle dans les pays les plus vulnérables.

Des disparités régionales et sectorielles persistantes

Les pays les moins avancés ont reçu seulement 20 % du financement climatique mondial en 2023, bien qu’ils soient les plus exposés aux risques climatiques. La majorité des fonds privés sont concentrés dans les économies avancées, avec à peine 15 % destinés aux marchés émergents et en développement hors Chine. Dans ces régions, le financement public représente 88 % des flux, soulignant leur dépendance envers l’aide extérieure.

En termes sectoriels, 72 % des financements ont été alloués à l’énergie et aux transports, secteurs majoritairement masculins, alors que l’agriculture, la foresterie et l’utilisation des sols — essentiels pour la sécurité alimentaire et la biodiversité — n’ont reçu que 2 %. Cette répartition inégale a des conséquences importantes pour l’égalité des sexes et l’efficacité globale des politiques climatiques.

Des instruments financiers inadaptés aux réalités locales

Plus de 90 % du financement climatique en 2023 a pris la forme de dettes ou d’investissements en capital avec des attentes de rendements de marché. La part du financement concessionnel — essentiel pour les pays à faible revenu — a chuté à 7 %, contre 12 % en 2022. Cela limite l’espace budgétaire de ces pays et affecte plus fortement les femmes, souvent exclues de l’accès au crédit.

Les investissements à faibles rendements, à fort impact sociétal, comme les solutions fondées sur la nature ou les infrastructures de soin, reçoivent peu d’attention des investisseurs privés. Les auteurs notent que cette inadéquation entre les instruments financiers disponibles et les besoins réels entrave les progrès vers la résilience climatique et économique.

Des initiatives nationales pour intégrer objectifs sociaux et climatiques

Certains pays développent des approches intégrées. Aux Maldives, une stratégie nationale de financement climatique sensible au genre a été adoptée en 2023, combinant égalité des sexes et résilience climatique dans la planification budgétaire. En Inde, le programme Pradhan Mantri Ujjwala Yojana a subventionné l’accès des femmes pauvres au gaz domestique, réduisant leur exposition à la pollution intérieure et leur charge de travail.

L’Irlande a intégré des mesures de transition juste dans sa politique de taxation carbone, redistribuant les recettes vers les ménages vulnérables, en particulier les enfants en situation de précarité énergétique. Ce type de redistribution contribue à rendre les politiques climatiques plus acceptables socialement tout en améliorant leur efficacité.

Rediriger les dépenses publiques inefficaces

Les subventions aux combustibles fossiles représentent une source majeure d’inefficacité budgétaire. En 2022, elles ont atteint $1.3tn. Le Maroc, par exemple, a réduit ces subventions de $5.2bn en 2011 à $1.1bn en 2016, réaffectant ces ressources vers les énergies renouvelables. Ces économies budgétaires peuvent renforcer l’impact des politiques climatiques si elles sont orientées vers des investissements à long terme et à fort impact social.

Des outils budgétaires tels que les Cadres nationaux de financement intégrés (Integrated National Financing Frameworks – INFF) permettent de relier les objectifs climatiques aux priorités sociales. Cette approche facilite l’intégration des objectifs de développement durable dans la planification financière nationale.

Une gouvernance locale encore marginalisée

Malgré leur rôle clé dans l’adaptation, les collectivités locales reçoivent peu de financements directs. Les solutions fondées sur la nature ou les infrastructures de soins communautaires, telles que les jardins urbains ou les systèmes de soin résilients, sont rarement prises en compte dans les plans de financement. À Quezon City, aux Philippines, les autorités ont commencé à intégrer les besoins des aidants dans la planification d’urgence, mais ces initiatives restent isolées.

Les auteurs appellent à une redéfinition de l’efficacité, intégrant les bénéfices sociaux et environnementaux sur le long terme. Ils affirment que les approches intégrées sont essentielles pour maximiser l’impact des ressources publiques limitées, tout en améliorant la cohésion sociale et la résilience économique.

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