L’Égypte : modèle énergétique en transition

L’Égypte s’engage dans un partenariat de développement énergétique à long terme avec Siemens, un exemple de coopération pour toute la région.

Partager:

La fin de la crise sanitaire permet le redéploiement des investissements mondiaux. Une grande partie de ses fonds doit servir la transition écologique des économies mondiales. À son échelle, l’Égypte veut servir de modèle de développement post-crise. En ce sens, l’État égyptien s’engage dans une collaboration de longue durée avec le géant des énergies Siemens.

Actuellement, les différents plans de relance ou aides diverses représentent 20 % du PIB mondial. Une partie des levées de fonds des États se fait sur des modèles dit “verts”. En effet, ces emprunts garantissent le financement de projets écologiques. Un choix qu’a fait l’Égypte en prenant une première obligation verte de 750 millions de dollars.

Investir massivement dans l’énergie

La question énergétique est centrale en Égypte. Le pays est producteur de pétrole et de gaz mais insuffisamment pour satisfaire les besoins de sa population. Surtout, elle doit compter sur des importations sans cesse plus importantes pour alimenter sa production d’électricité.

C’est pourquoi l’Égypte se tourne vers le groupe Siemens, qui dispose des compétences pour développer l’ensemble du potentiel énergétique égyptien. En retour, la direction de Siemens espère faire du pays la vitrine de son savoir-faire auprès des autres États de la région.

Le défi de la transition égyptienne

Aujourd’hui, l’Égypte dépend essentiellement du pétrole et du gaz dans sa consommation énergétique. Toutefois, elle espère, avec Siemens, aboutir sur de nombreux projets de transition avant la COP 2027 qu’elle doit accueillir.

En trois années, Siemens est déjà parvenue à ajouter 14,4 gigawatts au réseau électrique égyptien. Les diverses unités construites ou renforcées apportent 24 000 emplois directs ou indirects à l’Égypte.

Un temps ralenti par la pandémie, le PDG de Siemens pour le Moyen-Orient veut relancer cette dynamique. Après le secteur pétrolier et gazier, Siemens signe un accord de développement de l’hydrogène renouvelable avec l’Égypte.

Le pari de l’hydrogène

Au cours de l’été 2021, Siemens se rapproche de l’Egyptian Electricity Holding Company. Ensemble, les deux compagnies mènent un projet pilote pour la production d’hydrogène à grande échelle en Égypte. Mohamed Shaker, ministre de l’électricité égyptien, déclare :

« L’accord soutiendra l’EEHC et l’État égyptien dans les opportunités de localisation et de maximisation de l’utilisation de l’industrie de l’hydrogène vert. »

Christian Bruch, PDG de Siemens Energy, ajoute :

« Le développement d’un écosystème et d’une chaîne de valeur de l’hydrogène en Égypte a le potentiel d’offrir un avenir plus durable et plus prospère aux Égyptiens. »

Pour le moment, les installations se limitent à 200 MW d’électrolyseur pour produire de l’hydrogène. Toutefois, l’accord comprend également un transfert de technologie, essentiel pour le déploiement futur de plus de capacité en Égypte.

L’Irak veut reproduire l’exemple de l’Egypte

Le gouvernement égyptien est fier du parcours accompli mais il reste humble. Son ministre du pétrole, Tarek El Molla, rappelle que le secteur de l’énergie renouvelable est encore émergent. Néanmoins la réussite du partenariat État-privé en Égypte crée des émules, comme l’Irak.

Tout comme son modèle, l’Irak dépend en grande partie du pétrole et du gaz qu’elle produit. Par ailleurs, tout comme l’Égypte, malgré sa production nationale, elle ne peut disposer de fonds illimités à l’image des États du Golfe. De fait, face à une situation comparable, le gouvernement irakien fait également le choix de Siemens pour son développement énergétique.

Siemens au secours de l’électricité irakienne

Muhanad Al-Saffar, directeur exécutif de Siemens Energy en Irak, confirme l’ambition de reproduire le modèle de l’Égypte. En revanche, l’urgence immédiate du pays n’est pas tant la transition que la remise en marche de son réseau. En effet, l’Irak a souffert de la guerre de longues années et son secteur électrique peine encore à se relever. Muhanad Al-Saffar commente :

« Le ministère de l’électricité s’emploie à augmenter les capacités de production d’électricité en Irak avant les heures de grande écoute de l’été 2022, et il s’attend à dépasser les capacités de l’année dernière. »

En conséquence, Siemens déploie dans le pays des petites unités de production comme, par exemple, à Mossoul. Si l’on y ajoute les systèmes de refroidissement installés par la compagnie, l’Irak peut bénéficier de 800 MW supplémentaires pour stabiliser son réseau.

Pour l’avenir, reproduire le miracle de l’Égypte

Une fois la situation redevenue stable, Siemens ambitionne d’accroître ses capacités de production. De fait, la compagnie a perdu 1,6 gigawatt de production du fait de la guerre. Pour se reconstruire, l’Irak et Siemens regardent l’expérience égyptienne.

La feuille de route du gouvernement irakien, en partenariat avec Siemens, est claire. Tout d’abord, relier le réseau électrique du pays à celui des États du Golfe pour plus de stabilité. Puis, investir massivement dans les énergies renouvelables comme en Égypte. Muhanad Al-Saffar explique :

« Au cours des deux dernières années, le ministère irakien de l’électricité a mis en œuvre un plan visant à générer 12,5 gigawatts d’énergie renouvelable. »

Conclusion

L’Égypte est une réussite industrielle majeure pour une alliance entre pouvoir public et entreprises privées. Elle prouve que des États encore en développement peuvent, eux aussi, investir dans l’énergie de demain. Michael Bueker, vice-président directeur des finances pour le Moyen-Orient de Siemens Energy, souligne :

« Alors que les pays en développement représentent environ 60 % des émissions de CO2, seuls 10 % d’entre eux pourraient avancer comme prévu sur leur trajectoire pour atteindre les objectifs climatiques 2030 de l’Accord de Paris sur le climat. »

La démonstration de force de Siemens et du gouvernement égyptien montre que le renouvelable est accessible. Certes, les objectifs ne sont pas d’obtenir des productions 100 % propres comme dans les grands États industrialisés. En revanche, une véritable transition avec des bénéfices économiques pour les États et les populations est possible. Si l’Égypte n’est pas une preuve suffisante, l’ambition d’un ancien pays en guerre comme l’Irak devrait achever de faire fléchir les gouvernements encore indécis.

TotalEnergies vend 50 % de ses actifs renouvelables au Portugal pour €178,5mn

TotalEnergies cède au consortium japonais MM Capital, Daiwa Energy et Mizuho Leasing la moitié d'un portefeuille énergétique portugais de 604 MW pour €178,5mn, conservant l'exploitation et la commercialisation future des actifs concernés.

Q ENERGY lève 109 millions d’euros auprès de BPCE Energeco pour projets renouvelables

Q ENERGY France obtient un financement bancaire de 109 millions d'euros arrangé par BPCE Energeco pour construire quatre nouvelles installations de production énergétique, totalisant une capacité de 55 MW éoliens et solaires d’ici fin 2024.

Iran : la dépendance pétrolière freine ses alliances avec Moscou et Pékin

Malgré des liens solides, la dépendance de l'Iran aux revenus pétroliers limite sa capacité à obtenir un soutien stratégique concret de la Russie et de la Chine face aux crises internationales et régionales actuelles, selon plusieurs experts.
en_11403072036540

Shell contraint de modifier deux rapports annuels après manquement d’EY

Shell annonce la modification de deux rapports annuels après notification par Ernst & Young d'une non-conformité avec les règles de rotation des partenaires auditeurs imposées par la SEC ; les états financiers restent toutefois inchangés.

Ecopetrol obtient l’autorisation pour élargir son programme d’émission obligataire durable

La Surintendance Financière de Colombie valide une modification du programme d'obligations et de billets de trésorerie locaux d'Ecopetrol, permettant l'émission d'instruments durables, indexés ou remboursables en nature.

ABO Energy vend sa filiale grecque à HELLENiQ ENERGY Holdings

ABO Energy cède sa filiale ABO Energy Hellas et un portefeuille de projets énergétiques d’environ 1,5 gigawatt à HELLENiQ ENERGY Holdings, recentrant ainsi ses ressources stratégiques vers d'autres marchés, notamment l'Allemagne, sans impact financier majeur anticipé pour 2025.
en_11402909240540

Iberdrola augmente de 16,5 % son dividende complémentaire à €0,409 par action

Iberdrola annonce un dividende complémentaire de €0,409 par action au titre de 2024, dans le cadre du programme « Iberdrola Retribución Flexible », portant la rémunération annuelle totale à €0,645 par titre, soit une hausse annuelle de 15,6 %.

BHP signe avec COSCO pour affréter deux vraquiers propulsés à l’ammoniac

BHP a conclu des contrats avec COSCO Shipping pour affréter deux vraquiers Newcastlemax propulsés à l'ammoniac, destinés principalement au transport de minerai de fer entre l'Australie occidentale et l'Asie du Nord-Est dès 2028.

CBAK Energy investit 357 millions $ en Malaisie avec Anker Innovations

CBAK Energy et Anker Innovations lancent conjointement une usine de fabrication de cellules de batteries en Malaisie, avec un potentiel commercial estimé à 357 millions $, renforçant ainsi leur partenariat stratégique dans le secteur des batteries lithium-ion.
en_11401072031540

Badenova investit 4,64 milliards $ pour transformer ses infrastructures énergétiques d’ici 2050

Le groupe énergétique allemand Badenova prévoit d'investir 4,64 milliards $ dans ses réseaux et capacités d’énergie d'ici 2050, dont 232 millions $ engagés dès 2025, selon les résultats financiers annuels publiés récemment par l’entreprise.

L’Égypte renforce sa coopération énergétique avec six groupes chinois lors du sommet de Shanghai

Le ministre égyptien de l’Électricité engage de nouveaux échanges avec Envision Group, Windey, LONGi, China Energy, PowerChina et ToNGWEI pour stimuler l’industrie locale et attirer les investissements dans les énergies renouvelables.

ORIX cède 17,5% de Greenko pour 1,28 milliard USD et investit dans AM Green

ORIX annonce la cession de la majorité de sa participation dans Greenko à AM Green Power et engage un nouvel investissement de 731 millions USD dans la holding luxembourgeoise AMG, confirmant son repositionnement stratégique dans l’énergie de nouvelle génération.
en_114029092032540-2

Invenergy et Meta accroissent leur portefeuille américain avec 791 MW supplémentaires

Invenergy scelle quatre contrats supplémentaires avec Meta pour fournir près de huit cents mégawatts d’énergie solaire et éolienne aux centres de données du groupe, portant la coopération totale entre les deux sociétés à un gigawatt huit cents.

Menace sur Ormuz : les pays producteurs face à une crise diplomatique imminente

La potentielle fermeture du détroit d’Ormuz met sous pression les producteurs du Golfe, révélant leurs limites diplomatiques et logistiques face à un blocage menaçant 20 millions de barils quotidiens d’hydrocarbures destinés aux marchés internationaux.

Pedro Azagra prend la direction d’Iberdrola, Avangrid renouvelle son équipe dirigeante

Pedro Azagra quitte la tête d’Avangrid pour devenir PDG d'Iberdrola, tandis que Jose Antonio Miranda et Kimberly Harriman lui succèdent respectivement aux postes de PDG et PDG adjoint de la filiale américaine.
en_114025062032540

Ares Management acquiert 20 % du capital de Plenitude pour 2 milliards d’euros

Le fonds d’investissement américain Ares Management entre au capital de Plenitude en acquérant une participation de 20 % auprès d’Eni, valorisant la société italienne à 10 milliards d’euros et renforçant sa stratégie intégrée dans l'énergie.

La Hongrie et La Slovaquie s’opposent ensemble à l’interdiction européenne des énergies russes

Budapest et Bratislava rejettent conjointement le projet de la Commission européenne visant à interdire les approvisionnements énergétiques russes, soulignant des risques économiques majeurs et une menace directe sur leur sécurité énergétique, à quelques jours d'une réunion clé.

Airbus choisit ENGIE pour décarboner 22 sites industriels en Europe

ENGIE remporte un contrat pour réduire les émissions industrielles d'Airbus en France, Allemagne et Espagne, visant une baisse de 85 % d'ici 2030 grâce à diverses infrastructures énergétiques locales.
en_114022062053540

Alain Rhéaume quitte la présidence du conseil d’administration de Boralex

Alain Rhéaume, président du conseil d'administration de Boralex depuis huit ans, quittera ses fonctions d’ici décembre prochain, à l’issue d’un processus de sélection de son successeur encadré par le comité de gouvernance du groupe énergétique canadien.

La Libye dénonce l’exploration pétrolière grecque au large de la Crète

La Libye conteste officiellement l’attribution par la Grèce de permis pétroliers offshore, aggravant les tensions régionales autour des zones maritimes disputées au sud de la Crète, riches en hydrocarbures et convoitées par plusieurs États méditerranéens.