Le Japon a entamé la troisième phase du rejet en mer des eaux traitées de la centrale de Fukushima. Cette phase prévoit le rejet de quelque 7 800 tonnes d’eau sur une période d’environ 17 jours, selon Tepco, l’opérateur de la centrale. Cette eau provient principalement du refroidissement des réacteurs de Fukushima Daiichi qui ont fondu suite au tsunami de 2011. Elle comprend également des nappes souterraines et des précipitations.
Processus de rejet en mer des eaux contaminées de Fukushima
Les experts ont traité la contamination radioactive de cette eau à l’aide du système ALPS (Système avancé de traitement des liquides), à l’exception du tritium, un radionucléide qui n’est dangereux qu’à de très fortes concentrations. Avant de la rejeter dans l’océan Pacifique, ils l’ont diluée avec de l’eau de mer afin que son niveau de radioactivité reste inférieur au plafond visé de 1 500 Bq/L, soit 40 fois inférieur à la norme japonaise pour ce type d’opération. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a validé ce processus de rejet en mer.
La Chine et la Russie restreignent leurs importations japonaises en protestation
Cependant, cette démarche a provoqué une crise diplomatique entre le Japon et la Chine. Depuis fin août, la Chine a suspendu toutes ses importations de produits de la mer japonais en signe de protestation, suivi par la Russie. Cette interdiction a particulièrement touché les pêcheurs de coquilles Saint-Jacques de l’île septentrionale de Hokkaido, qui dépendent des usines chinoises pour décortiquer leurs mollusques.
Le Japon a prévu de déverser plus de 1,3 million de mètres cubes d’eau tritiée de Fukushima dans l’océan Pacifique, mais de manière extrêmement graduelle, étalée jusqu’au début des années 2050 selon le calendrier actuel.
La troisième phase du rejet en mer des eaux traitées de Fukushima marque une étape importante dans le processus de gestion de l’eau contaminée issue de la centrale nucléaire accidentée. Cependant, les tensions diplomatiques avec la Chine et la Russie soulignent les préoccupations internationales concernant l’impact environnemental de cette démarche et les conséquences sur les industries locales. Le Japon devra poursuivre ses efforts pour expliquer et atténuer ces inquiétudes tout en gérant de manière responsable la situation à Fukushima.