La rénovation de Forties continue en Mer du Nord

La société londonienne Ineos poursuit sa rénovation de la plus grande voie d'approvisionnement en brut du Royaume-Uni, l'oléoduc Forties. Par la même occasion, Ineos devrait moderniser l'installation pétrochimique de Grangemouth, qui est reliée à Forties.

M. Gardner est PDG de FPS et président de l’activité oléfine et polymère d’infos au Royaume-Uni. Il a été interviewé au sujet de l’activité d’Ineos sur l’oléoduc Forties, actuellement en rénovation.

La production pétrolière en mer du Nord décline

Ineos est environ à la moitié d’une remise à neuf du Forties Pipeline System (FPS), acquis en 2017 à BP pour 250 millions de dollars. FPS transporte du pétrole provenant d’environ 85 champs, Forties Blend étant un grand contributeur au Dated Brent North Sea crude. Sa rénovation vise à aider les opérateurs de la mer du Nord à investir dans la production jusque dans les années 2040.

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De fait, en termes de volumes, M. Gardner a reconnu le récent déclin de la production en mer du Nord. Ainsi, le débit de Forties a plongé de 21% en 2021, alors qu’il baissait d’environ 5% par an avant la pandémie. Le responsable FPS s’attend à un taux de déclin futur d’environ 7% par an, lié aux pressions environnementales sur les investissements.

De plus, le responsable FPS note une baisse de la quantité de pétrole Forties utilisée à la raffinerie de Grangemouth. Le brut serait devenu plus léger et moins adapté à une installation conçue pour le brut du Moyen-Orient.

« L’aubaine » de la guerre en Ukraine

Néanmoins, M. Gardner souligne « l’aubaine » des changements intervenus dans le commerce depuis la guerre en Ukraine pour les raffineurs britanniques. Au cours de la semaine dernière, les cracks de raffinage ont atteint en moyenne 50$/b. Les cracks pour le diesel à très faible teneur en soufre ont, eux, atteint 59$/b pour la région Amsterdam-Rotterdam-Anvers.

Le raffinage britannique demeure cependant soumis à la concurrence, aux coûts des intrants énergétiques et à la tarification du carbone. M. Gardner déclare: pour le raffinage, « je parle de passer d’un seuil de rentabilité à peine atteint à un bénéfice. » Il fait alors écho aux appels en faveur d’une taxe carbone européenne à la frontière.

Il ajoute:

D’une manière générale, « l’Europe, pour tous les produits, doit s’entourer d’une certaine forme de limite de carbone, [sinon] nous nous décarbonerons en fermant notre industrie. »

Ineos rénove Forties pour redonner confiance aux investisseurs

Le FPS date de 1975. Sa remise à neuf, reportée en 2020, a entraîné un arrêt majeur en 2021 et dure plus longtemps que prévu. Elle devrait coûter 700 millions de GBP (844 millions de dollars), contre une estimation initiale de 500 millions de GBP.

Selon M. Gardner, les rénovations visent à donner confiance aux investisseurs dans l’oléoduc afin d’assurer son fonctionnement jusqu’à « 2040+ ». En 2021, l’accent était mis sur les mécanismes de déclenchement, afin de garantir la sécurité de la section terrestre. Les installations pour la manipulation des « racleurs » mécaniques utilisés pour le nettoyage du pipeline ont également été remplacées.

Cette année, les rénovations de Forties se concentrent sur la modernisation des installations d’exportation de GPL. Les systèmes de torche seront remplacés en 2023, dans un effort de réduction du torchage. M. Gardner résume ainsi la visée des rénovations:

A. Gardner explique:

Elle « consiste essentiellement à remplacer de grosses pièces qui ne survivraient pas dans les années 2040 ou 2050. Tout est ok jusque dans les années 2030, mais il faut prolonger la durée de vie du système et ce qu’on essaie de faire, c’est de le commercialiser. »

Grangemouth réduit ses émissions carbone

En ce qui concerne la transition énergétique, Andrew Gardner a déclaré que les émissions de Grangemouth avaient déjà diminué de plus d’un tiers. Elles atteindraient ainsi 3 millions de tonnes par an depuis qu’Ineos a repris le site en 2005.

Il s’est dit confiant dans la prochaine étape, une réduction prévue de 1 à 1,5 million de tonnes par an. Celle-ci dépendra du projet écossais Acorn de capture et de stockage du carbone. Acorn doit encore obtenir l’approbation du gouvernement, mais M. Gardner s’attend à l’obtenir d’ici la fin de l’année.

Le projet aurait une capacité de stockage atteignant 20 millions de tonnes de CO2 par an d’ici le milieu des années 2030. M. Gardner conclut sur cette perspective :

« Acorn représente environ 60% de la capacité de captage et de stockage du carbone du Royaume-Uni. Je ne crains donc pas qu’il ne se réalise pas… il est simplement si grand par rapport aux autres. »

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