La production nigériane de pétrole brut a de nouveau plongé ces dernières semaines. Cette chute est due à la fermeture des pipelines, mais aussi, du fait de la maintenance des principaux champs. Il s’agit notamment du champ de Bonny Light et celui de Qua Iboe.
La production de mai chute de 14% pour une moyenne de 1,28 million de barils/j
Le plus grand producteur de pétrole d’Afrique a dû faire face à une multitude de problèmes sécuritaire, opérationnels et techniques dans ses infrastructures pétrolières clés depuis le début de 2021. La production de brut et de condensats a chuté de 14% d’un mois sur l’autre à 1,279 million de b/j, selon les données de la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission.
L’état nigérian a ainsi vu sa production de brut et de condensats chuter à près de la moitié de sa capacité de production d’environ 2,2 millions de b/j.
La chute de la production pétrolière n’est pas sans conséquences. Elle suscite à ce niveau plusieurs risques.
Premièrement, la montée du sabotage des oléoducs et de l’insécurité dans le delta du Niger entravent les perspectives de croissance du Nigeria.
Deuxièmement, la majorité des principaux champs, terminaux et installations pétroliers ont connu des problèmes de démarrage. Enfin, une récente résurgence des attaques contre des installations pétrolières a exacerbé la situation.
Par ailleurs, l’existence et l’aggravation des risques politiques sont également à prendre en compte. À cet effet, Platts Analytics estime que :
« Les risques politiques pourraient s’aggraver avant les élections au début de 2023. (…) La production a été en moyenne inférieure d’environ 300 000 b/j à son quota OPEP+ depuis la mi-2021. En raison notamment de pannes techniques, de vols, de sabotages et de force majeure. »
L’aggravation des risques politiques dans un contexte pré-électoral
La baisse de la production de pétrole intervient à un moment difficile pour le Nigeria. L’État lutte depuis quelques mois à présent, contre une vague de désinvestissements des compagnies pétrolières internationales.
Pour ce faire, le gouvernement s’est fixé de nobles objectifs pour stimuler l’exploration et la production. L’objectif est d’augmenter ses réserves ainsi que la production de pétrole à 40 milliards de barils et 3 millions de b/j. Ces objectifs étaient respectivement à atteindre d’ici le milieu des années 2020. Fort est de constater que peu à peu, ces objectifs semblent dorénavant irréalisables.
Enfin, le brut nigérian est en grande partie pauvre en soufre, mais aussi d’une texture douce et légère. Il a produit à cet effet une quantité généreuse de diesel, d’essence et de carburéacteur. Ces derniers constituent des produits rentables pour les raffineries mondiales.