La France envisage d’assouplir les limites d’utilisation de ses centrales à charbon en janvier et février 2022 pour assurer l’approvisionnement électrique, très tendu cet hiver. Le gouvernement entend tout de même respecter le calendrier de fermeture de ces deux dernières installations polluantes.
La France propose de relancer les centrales à charbon
« Afin de réduire le risque sur la sécurité d’approvisionnement des Français, le gouvernement envisage d’assouplir les conditions de fonctionnement des centrales à charbon sur la période hivernale en cours », indique à l’AFP le ministère de la Transition écologique.
Le gouvernement a ainsi mis en consultation jusqu’au 20 janvier 2022 un projet de décret permettant de relever temporairement le plafond d’émission de CO2 des centrales électriques. Ce plafond avait été fixé par la loi énergie-climat de 2019, actant l’arrêt progressif de la production à partir de charbon, déjà très marginale.
La mesure envisagée « sera strictement limitée aux mois de janvier et de février 2022 » et « ne change pas le calendrier de fermeture des centrales à charbon », précise le ministère.
Faible disponibilité du nucléaire
Elle survient alors que l’approvisionnement électrique du pays est particulièrement sous tension cet hiver à cause d’une faible disponibilité du parc nucléaire, qui fournit environ 70% de l’électricité du pays.
Et même si, en France, RTE rassure sur l’approvisionnement électrique, le gestionnaire du réseau de haute tension a quand même relevé son « niveau de vigilance » pour le mois de janvier 2022.
Fin des centrales à charbon en 2022?
Le président Emmanuel Macron avait promis de fermer d’ici 2022 les dernières centrales à charbon – facilement mobilisables pour produire de l’électricité en cas de besoin, mais aussi très émettrices de CO2 néfaste pour le climat.
« Les centrales du Havre et de Gardanne ont déjà été fermées et celle de Saint-Avold fermera comme prévu au printemps 2022 », souligne le ministère mercredi.
La fermeture de la centrale de Cordemais reportée à 2024
Déjà, en raison du risque de tension sur le réseau, la centrale de Cordemais (Loire-Atlantique) pourra continuer de fonctionner jusqu’en 2024, malgré la promesse présidentielle. Au moins le temps que le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) entre en service.
Mercredi 5 janvier 2022, la France ne produisait que 1% de son électricité avec du charbon, loin derrière le nucléaire (69%), l’hydraulique (12%), l’éolien (10%) ou encore le gaz (6%), selon les données de RTE.