La définition de l’hydrogène « vert » divise l’Europe

La Commission européenne propose une définition de l'hydrogène "vert" qui inclut l'hydrogène "bas carbone" produit à partir d'électricité nucléaire. Si la France se réjouit de cette ouverture, l'Allemagne et l'Espagne y sont opposées, ne considérant comme "vert" que l'hydrogène issu de sources renouvelables. La décision est maintenant entre les mains du Parlement européen et des États membres, qui ont quatre mois pour accepter ou s'opposer à ces critères.

La Commission européenne a récemment proposé une définition plus large de l’hydrogène « vert » en autorisant l’utilisation de l’hydrogène produit à partir de l’électricité nucléaire sous certaines conditions. Cette décision a été saluée par la France, qui pourrait maintenant recourir à l’atome pour atteindre ses objectifs d’hydrogène « renouvelable ». Cependant, l’Allemagne et l’Espagne prônent une définition plus restrictive ne considérant comme « vert » que l’hydrogène issu de sources renouvelables.

 

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Critères proposés par Bruxelles

Les critères proposés par Bruxelles s’inscrivent dans une législation européenne en cours de négociation qui fixe des objectifs ambitieux d’hydrogène « renouvelable » pour l’industrie d’ici 2030. En général, l’hydrogène sera considéré comme « vert » s’il est fabriqué avec un électrolyseur directement connecté à une source d’électricité renouvelable « nouvelle », ce qui encourage le déploiement de nouvelles énergies renouvelables.

L’hydrogène sera également considéré comme « vert » si l’électrolyseur est alimenté à partir d’un réseau électrique où la part d’énergies renouvelables a atteint au moins 90% l’année précédente, sans aucune exigence d’infrastructure renouvelable supplémentaire.

Enfin, l’hydrogène sera considéré comme « vert » si le réseau électrique utilisé est largement décarboné, avec des émissions carbone liées à la production d’électricité ne dépassant pas 18 grammes équivalent CO2/mégajoule, ce critère étant considéré comme valable pendant cinq ans une fois atteint.

 

La France et l’Allemagne ont des points de vue différents

La décision de la Commission européenne a été saluée par la France qui réclamait depuis longtemps l’inclusion de l’hydrogène produit à partir de l’électricité nucléaire dans les critères d’hydrogène « vert ». La ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a plaidé en faveur de l’utilisation de l’électricité décarbonée issue du nucléaire pour produire de l’hydrogène. Elle a également averti que l’imposition d’objectifs très élevés d’hydrogène renouvelable pour l’industrie sans prendre en compte la part d’hydrogène pouvant être produite à partir de l’électricité nucléaire serait « absurde et contraire à nos objectifs européens de décarbonation ».

Cependant, l’Allemagne et l’Espagne ont réaffirmé leur opposition à l’inclusion de l’hydrogène « bas carbone », c’est-à-dire produit à partir de l’électricité nucléaire, dans le texte sur les énergies renouvelables. Un porte-parole du gouvernement allemand a affirmé que « l’hydrogène produit à partir d’énergie nucléaire n’est pas de l’hydrogène vert (….) Nous nous impliquerons dans les discussions avec cette position”, a affirmé un porte-parole du gouvernement allemand.

Alors que la France défend l’inclusion de l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire dans la catégorie « verte », l’Allemagne et l’Espagne s’y opposent, prônant une définition plus restrictive ne considérant que l’hydrogène issu de sources renouvelables.  Cette divergence pourrait avoir des implications sur le futur de l’hydrogène rose, c’est-à-dire l’hydrogène produit à partir d’électricité nucléaire. Si les critères proposés par la Commission Européenne sont adoptés, cela ouvrirait la voie à l’utilisation de cette source d’énergie pour produire de l’hydrogène, ce qui pourrait bénéficier à la France, qui possède une importante capacité de production nucléaire. Cependant, si les critères plus restrictifs proposés par l’Allemagne et l’Espagne sont adoptés, cela pourrait entraver le développement de l’hydrogène rose en Europe.

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