Le président colombien, Gustavo Petro, a ordonné une enquête officielle sur les pratiques tarifaires des entreprises gazières en Colombie, évoquant des cas présumés de spéculation sur les prix du gaz importé. Selon les autorités colombiennes, certaines villes, dont la capitale Bogotá, ont récemment subi une augmentation pouvant atteindre 36 % du coût final du gaz domestique et industriel. Gustavo Petro affirme que le prix pratiqué par les distributeurs correspond injustement à celui du gaz importé, créant ainsi une distorsion du marché local. Pour y remédier, le président colombien a annoncé la conclusion d’un accord inédit avec le Qatar pour l’achat direct de gaz via la compagnie pétrolière nationale Ecopetrol.
Les raisons derrière la décision présidentielle
Jusqu’à présent, la Colombie importait principalement son gaz des États-Unis et de Trinité-et-Tobago. L’accord avec le Qatar constitue donc une première pour le pays, motivé par une volonté officielle de stabiliser les prix du gaz sur le marché intérieur. Selon Gustavo Petro, l’importation en provenance du Qatar permettrait à Ecopetrol d’acquérir le gaz à un prix jugé plus compétitif par les autorités colombiennes. Le président estime que cette mesure aura un impact direct sur les consommateurs colombiens, sans toutefois détailler précisément l’ampleur de l’économie envisagée. Cette nouvelle stratégie intervient après plusieurs mois de tensions autour des tarifs gaziers, exacerbées par des revendications contradictoires entre les fournisseurs et les autorités gouvernementales.
Une enquête pour encadrer le marché gazier colombien
Le président a également annoncé que les entreprises qui refuseraient de coopérer avec l’enquête gouvernementale seraient potentiellement exclues du marché colombien. À ce stade, aucun nom précis de société n’a été divulgué par les autorités, et aucune entreprise n’a fait l’objet de mesures spécifiques. Gustavo Petro évoque toutefois explicitement la notion de « vol » en affirmant publiquement que certains fournisseurs vendraient le gaz importé à des tarifs nettement supérieurs aux prix internationaux. Le gouvernement colombien espère ainsi renforcer sa capacité à réguler le marché intérieur, en limitant les risques liés à la dépendance aux importations en période de volatilité des prix mondiaux.
Un contexte énergétique délicat en Colombie
La Colombie traverse actuellement une période délicate dans sa politique énergétique, après que le gouvernement a décidé en 2024 de suspendre la signature de nouveaux contrats d’exploration pétrolière et gazière. Cette mesure, prônée par le président Petro pour encourager une transition vers d’autres sources d’énergie, est fortement débattue dans le secteur énergétique colombien. Certains analystes du secteur énergétique estiment que l’arrêt des nouvelles explorations pourrait aggraver à terme les pénuries de gaz naturel, nécessitant une augmentation significative des importations. Dans ce contexte, la décision d’importer davantage de gaz du Qatar marque une étape importante pour le gouvernement, tout en soulevant des interrogations sur les implications à long terme pour la sécurité énergétique du pays.