Le Japon ne s’attend pas à une interruption immédiate des importations en provenance du projet russe de GNL, Sakhaline 2. Le Président russe a publié, un décret transférant la propriété, auparavant détenue par Shell et Gazprom. Shell, qui détenait 27,5% de Sakhalin Energy, annonçait le 8 mars, son retrait de Russie.
Une demande importante
Le risque croissant de perturbation des approvisionnements russes en GNL préoccupe le Japon depuis le mois de juin. Cependant, pour l’archipel japonais, l’approvisionnement en GNL est vital pour la production d’électricité. Actuellement, le marché mondial du GNL observe des tensions en raison d’une demande croissante, notamment en Europe.
Le projet Sakhaline 2, lancé en 2009, produisait et expédiait 11,6 millions de tonnes de GNL en 2020. Initialement, le projet devait disposer d’une capacité de 9,6 millions de tonnes par an. En outre, l’opérateur produisait plus de 100.000 b/j de brut Sakhalin Blend en 2020.
Un avenir incertain
Le décret russe prévoit que les parties prenantes disposent d’un mois pour approuver le transfert à la nouvelle entité. Au Japon, Mitsui et Mitsubishi, détiennent respectivement 12,5% et 10% des parts et devront approuver cette mesure. En cas de refus, les participations alimenteront des comptes bancaires russes.
Face à l’incertitude, la Russie anticipe un refus des partenaires étrangers comme le Japon. La Russie rechercherait des partenaires en Chine ou en Inde avec des prix réduits. Cette hypothèse conduirait à un changement majeur des exportations de GNL au Japon.
Des risques mesurés
Le ministre japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie précise que le décret russe ne concerne pas une saisie. Selon Koichi Hagiuda, il met en question le consentement des parties prenantes à passer à une nouvelle entité. En outre, le Japon dispose d’environ trois semaines de stocks de GNL détenus par les sociétés d’électricité et de gaz.
La Russie représentait 9% des importations totales de GNL du Japon, soit 74,32 millions de tonnes, en 2021. La Russie est le cinquième fournisseur de GNL de l’archipel japonais. De plus, la quasi-totalité des importations russes de GNL du Japon provient de Sakhaline 2.