Les assureurs japonais ont déclaré aux armateurs qu’à partir du 1er janvier, ils cesseraient d’offrir une couverture d’assurance pour les dommages aux navires causés par la guerre dans les eaux russes. Une annonce qui intervient à la suite du retrait des réassureurs qui retirent également leur couverture.
Néanmoins, le retrait des assureurs concerne aussi la couverture des navires de gaz naturel liquéfié (GNL). Par conséquent, la décision des assureurs japonais accroît les risques de l’approvisionnement en GNL du Japon. Le gouvernement japonais demande alors aux assureurs de prendre des risques supplémentaires. Notamment pour continuer à fournir une assurance de guerre aux expéditeurs de GNL.
Après renégociations avec les réassureurs britanniques, un total de 30 milliards de yens soit $224 millions devrait être sécurisé. Les assureurs nationaux couvrent environ 8 milliards de yens. En outre, les réassureurs étrangers prennent en charge environ 22 milliards de yens. La capacité de souscription précédente s’élevait à 67 milliards de yens.
Cependant, la nouvelle couverture ne permet pas de couvrir la totalité des opérations du Japon. Les compagnies maritimes devront sans doute revoir leurs opérations.
Le maintien de l’assurance de guerre s’avère essentiel. Il s’agit en effet d’assurer l’importation de GNL par le Japon du projet gazier et pétrolier Sakhaline-2 en Extrême-Orient russe au plus fort de la demande hivernale. Le Japon souhaite en effet conserver son approvisionnement en GNL en Extrême-Orient russe malgré les sanctions appliquées contre la Russie.
L’approvisionnement du Japon en danger suite à la nationalisation de Sakhaline-2
La guerre en Ukraine menée par la Russie impacte fortement l’approvisionnement du Japon notamment depuis la nationalisation de Sakhaline-2. En juin, Moscou signe un décret qui prévoit le transfert de l’intégralité des parts de Sakhaline-2 dans une nouvelle société russe créée par l’État. Gazprom conserve néanmoins sa part de 50%. Tandis que les partenaires étrangers ont un mois pour dire s’ils souhaitent prendre des parts dans la nouvelle société.
À la suite de cela, Mitsui & Co (12,5%) et Mitsubishi (10%) obtiennent le feu vert de Moscou et conservent leur participation au projet. Sakhaline-2 représente un enjeu d’une importance capitale pour le Japon puisqu’il importe 8% du GNL en provenance de la Russie.
En outre, le Japon souhaite s’engager contre le dérèglement climatique et réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Or, le pays peine à compenser cette réduction de production énergétique avec des sources plus propres. Il souhaite d’ailleurs donner la priorité au nucléaire mais dans un pays traumatisé par le nucléaire, la tâche s’avère difficile.