Le Japon, cinquième plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre (GES), a dévoilé un projet de révision de son Plan Stratégique Énergétique. Cette mise à jour prévoit une baisse significative de la part des énergies thermiques dans le mix énergétique national, fixée entre 30% et 40% pour l’exercice fiscal (FY) 2040-2041.
Évolution de la demande énergétique
Cette transformation s’accompagne d’une hausse attendue de la consommation d’électricité. Selon le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI), la demande énergétique pourrait atteindre 1,1 à 1,2 trillion de kWh d’ici FY 2040-2041, contre environ 985,4 milliards de kWh pour FY 2023-2024. L’augmentation serait principalement soutenue par la transformation numérique (DX) et la transition industrielle (GX), secteurs à forte consommation énergétique.
Objectif de réduction des émissions de GES
Dans le cadre de son engagement climatique, le Japon vise une réduction de 73% des émissions de GES d’ici FY 2040-2041 par rapport aux niveaux de FY 2013-2014. Ce nouvel objectif s’inscrit dans les Contributions Déterminées au niveau National (NDC) que le pays doit soumettre aux Nations Unies début 2024.
Projections pour le mix énergétique
Le projet de mix énergétique pour FY 2040-2041 se structure ainsi :
– Énergies renouvelables : 40%-50%
– Énergies thermiques : 30%-40%
– Énergie nucléaire : environ 20%
Cette répartition marque un net recul par rapport à FY 2023-2024, où les énergies thermiques dominent encore avec 68,6%, contre 22,9% pour les énergies renouvelables et 8,5% pour le nucléaire.
Absence de détails sur les énergies thermiques
Le rapport ne précise pas la répartition entre les sources d’énergies thermiques, telles que le charbon, le gaz naturel liquéfié (GNL) ou le pétrole. De plus, la part des carburants alternatifs, comme l’hydrogène ou l’ammoniac, reste non spécifiée pour FY 2040-2041.
État actuel des politiques énergétiques
En FY 2030-2031, selon le 6ᵉ Plan Stratégique Énergétique, le Japon prévoit que :
– Les énergies renouvelables atteignent 36%-38%
– Le nucléaire contribue à hauteur de 20%-22%
– L’hydrogène et l’ammoniac représentent 1%
Les énergies fossiles conserveraient une part réduite avec 20% pour le GNL, 19% pour le charbon et 2% pour le pétrole.
Contexte économique et politique
Le repositionnement stratégique du Japon survient dans un contexte où l’équilibre entre sécurité énergétique, compétitivité économique et objectifs climatiques demeure un enjeu majeur. La réduction des énergies thermiques pourrait avoir des implications économiques, notamment pour les industries dépendantes du gaz naturel et du charbon importés.