Les autorités ougandaises suscitent la controverse en lien avec le mégaprojet pétrolier dirigé par TotalEnergies dans le pays. Ce projet, qui représente un investissement de 10 milliards de dollars et implique également la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, comprend le forage de 419 puits, dont un tiers se situe dans le parc naturel de Murchison Falls, ainsi que la construction d’un oléoduc de 1 443 kilomètres pour les relier à la côte tanzanienne.
Le contexte du mégaprojet pétrolier en Ouganda
Ce projet est vigoureusement défendu par le président Yoweri Museveni, qui dirige l’Ouganda depuis 1986. Cependant, il suscite une opposition croissante de la part des défenseurs de l’environnement, qui craignent pour le fragile écosystème de la région et les populations locales.
Témoignages de personnes affectées par le projet
Selon HRW, les autorités procèdent régulièrement à des arrestations arbitraires, harcèlent et menacent les défenseurs de l’environnement. John Kaheero Mugisa, ancien président d’une association militante pour une juste compensation des personnes déplacées, affirme avoir été arrêté à plusieurs reprises et avoir vu sa santé se détériorer après sept mois en détention, selon les témoignages recueillis par l’ONG.
Jealousy Mugisha, l’une des personnes déplacées pour la réalisation du projet, a cherché refuge en France, où des Ougandais et des associations françaises et ougandaises ont lancé une action civile pour demander réparation pour les préjudices subis. À son retour, il a été détenu et interrogé pendant des heures à l’aéroport par des agents du gouvernement, qui lui ont proféré des menaces.
L’ONG a également recueilli des témoignages d’étudiants arrêtés lors de manifestations contre le projet à Kampala. Un des participants à ces rassemblements déclare avoir été violemment battu par des agents de sécurité en uniforme.
Felix Horne, chercheur à HRW, déplore que cette répression ait créé un environnement effrayant qui entrave la liberté d’expression concernant l’un des projets d’énergie fossile les plus controversés au monde. Il appelle à mettre fin aux arrestations arbitraires.
Réaction de TotalEnergies et préoccupations du Parlement européen
TotalEnergies, la société derrière le mégaprojet, a déclaré reconnaître l’importance de protéger les défenseurs des droits humains et qu’elle ne tolérait aucune attaque ou menace contre ceux qui promeuvent pacifiquement et légalement les droits humains. En septembre 2022, le Parlement européen avait exprimé ses préoccupations quant aux violations des droits de l’homme contre les opposants au projet en Ouganda et en Tanzanie, demandant à TotalEnergies d’envisager un autre itinéraire pour mieux préserver les écosystèmes protégés et les ressources en eau.
Cette affaire met en lumière les tensions entourant le mégaprojet pétrolier TotalEnergies en Ouganda, avec des accusations graves d’abus commis contre les opposants. Elle souligne également l’importance de la protection des