Global Bioenergies mise sur la biomasse pour décarboner le transport aérien

Global Bioenergies se concentre aujourd'hui sur la production d'isobutène pour l'industrie cosmétique et pour les carburants d'aviation durables. La start-up a pour objectif d'ouvrir une nouvelle usine en 2025 pour produire 2.000 tonnes par an et financer un site dédié aux carburants d'aviation durables à l'horizon 2028.
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Global Bioenergies a commencé à produire de l’isobutène dans son usine-pilote en Champagne. Cette molécule n’existe pas naturellement et est produite à partir de sucres provenant de résidus de betteraves, de copeaux de bois ou de céréales déclassées. Ce procédé permet une réduction de deux tiers des émissions de CO2.

Le processus de production de l’isobutène

Le directeur général de Global Bioenergies, Marc Delcourt, explique que l’isobutène est produit en donnant des sucres à des bactéries reprogrammées pour produire cette molécule. “On peut faire plein de choses avec l’isobutène”, ajoute-t-il. Lorsque les molécules sont attachées deux par deux, elles donnent de l’isooctane utilisé pour les véhicules routiers. Lorsqu’elles sont attachées trois par trois, elles donnent de l’isododécane qui est la base de la formulation du kérosène d’aviation.

L’ambition de Global Bioenergies

Fondée en 2008, Global Bioenergies avait initialement pour but de produire des carburants routiers durables. Cependant, la chute des cours du pétrole a fait abandonner cette ambition. Aujourd’hui, l’entreprise se concentre sur la production de carburants d’aviation durables (SAF) mais les investissements nécessaires de 150 millions d’euros sont pour l’instant hors de portée. Pour atteindre la taille critique, la start-up mise donc sur la production d’isobutène pour l’industrie cosmétique. Le géant du secteur, L’Oréal, détient aujourd’hui 13,5% de l’entreprise.

 

Production cosmétique

Global Bioenergies produit l’isobutène, le purifie en le débarrassant de son CO2 et le conditionne sous forme gazeuse. Ce gaz est ensuite transformé en isododécane vendu à l’industrie cosmétique. La start-up a également créé sa marque de rouge à lèvres et de mascara, Last. Son usine de Pomacle a une capacité de production de 15 à 20 tonnes par an et permet d’amorcer le marché commercial. L’objectif suivant est d’ouvrir une nouvelle usine en 2025 pour produire 2.000 tonnes par an et financer un site dédié aux carburants d’aviation durables à l’horizon 2028.

 

Le secteur aérien est sous pression pour réduire son empreinte carbone et les carburants d’aviation durables sont considérés comme le principal levier de décarbonation pour les décennies à venir. Global Bioenergies a donc un rôle important à jouer dans cette transition vers une aviation plus durable en produisant l’isobutène à partir de sources renouvelables.

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