Gaz russe : réduction de 40% du gaz via Nord Stream

La Russie annonce réduire de 40% les livraisons de gaz passant par le gazoduc Nord Stream vers l'Allemagne.

Le géant russe Gazprom a annoncé mardi baisser de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l’Allemagne via le gazoduc Nord Stream. Des équipements nécessaires n’ont pas été livrés par le groupe allemand Siemens.

Diminution des livraisons de gaz via NordStream

“Les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream ne peuvent être assurées que jusqu’à un volume de 100 millions de m3 de gaz par jour au lieu des 167 millions de m3 par jour prévus”, a indiqué le groupe dans un communiqué publié sur la messagerie Telegram. En raison, entre autres, de l’absence de compresseurs Siemens, “seules trois unités de compression de gaz sont fonctionnelles » à la station de compression de “Portovaïa”, près de la ville de Vyborg dans la région de Léningrad (nord-ouest de la Russie), où se fait le remplissage de Nord Stream.

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Contacté par l’AFP, Siemens n’a pas voulu “faire de commentaire pour le moment” sur cette question, précisant toutefois être “en train de clarifier la situation, si et comment cela concerne (notre) entreprise”. Malgré cette chute des livraisons, le gouvernement allemand assure que “la garantie de la sécurité de l’approvisionnement” pour le pays, selon un porte-parole du ministère de l’Économie. Malgré l’intervention militaire en Ukraine, le pays continue d’importer
près de 35% de son gaz depuis la Russie, même si cette proportion était de 55% avant février.

Payer en roubles

Les exportations de gaz russe vers l’Europe sont en baisse constante depuis le début des sanctions contre la Russie. Gazprom a interrompu ses livraisons de gaz à plusieurs clients européens ayant refusé de payer en roubles. En réplique aux sanctions imposées par l’Union européenne à la suite de l’offensive russe en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a réclamé que les acheteurs de gaz russe de pays “inamicaux” payent en roubles depuis des comptes en Russie sous peine d’être privés d’approvisionnement, en dépit de contrats prévoyant des paiements en euros ou en dollars.

Or, un certain nombre de clients européens ont refusé. Le gazoduc Nord Stream 1 livre du gaz russe à l’Allemagne via la mer Baltique, sur deux tronçons de 1.224 kilomètres chacun. Il est entré en service en 2012, après avoir coûté près de 7,4 milliards d’euros d’investissement. L’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder avait été l’un des principaux architectes de ce projet, seul pipeline reliant directement l’Allemagne et la Russie, sans passer par un pays de transit.

Selon les données de la société d’exploitation du pipeline, 59,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel s’exportait de Russie vers l’Europe par Nord Stream en 2021. Le deuxième gazoduc de ce système, Nord Stream 2, est mort-né. Très controversé en Europe, il s’est terminé mais attendait le feu vert du régulateur allemand pour la mise en service, avant que le début de l’offensive russe en Ukraine ne signe son arrêt de mort.

Russie: crise économique chez Gazprom face aux sanctions et au sabotage

En 2023, Gazprom a enregistré une perte record de 6,4 milliards d’euros, marquée par des sanctions internationales et le sabotage de ses pipelines. Ces défis mettent en lumière les vulnérabilités de Gazprom et les tensions géopolitiques qui perturbent le secteur énergétique russe. Face à ces crises, l’entreprise oriente désormais ses efforts vers les marchés asiatiques, espérant y trouver stabilité et nouvelles opportunités.

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