Le gouvernement de gauche espagnol surveillera de près l’impact de toute opération financière impliquant le groupe énergétique Naturgy, a assuré mercredi la ministre de la Transition Ecologique, sur fond de rumeurs autour d’un intérêt du français TotalEnergies.
« Notre responsabilité, en tant que gouvernement, dans un moment aussi agité où le gaz naturel est au centre des difficultés, des tensions, est d’être attentifs à ce qui se passe au sein de la principale entreprise espagnole de gaz », a insisté Teresa Ribera dans un entretien à l’AFP.
« La responsabilité du gouvernement est de veiller à ce que l’entreprise soit solvable, réinvestisse et éviter qu’elle ne soit l’objet d’un mouvement de yoyo en Bourse », a-t-elle ajouté.
Interrogée sur le possible intérêt de TotalEnergie pour le groupe espagnol, Teresa Ribera a reconnu que « des rumeurs » étaient « arrivées jusqu’à (ses) oreilles », tout en précisant ne pas vouloir les « commenter ».
« Je crois très honnêtement que dans un moment comme celui que nous traversons, les opérations financières concernant un opérateur aussi important pour le marché espagnol du gaz doivent se matérialiser avec une grande prudence », a-t-elle souligné.
Elle a toutefois jugé que la « présence d’entreprises industrielles au sein (du capital) d’entreprises énergétiques est intéressante car c’est une vision différente de celle des fonds d’investissement ou d’entreprises du secteur financier ».
Naturgy compte plusieurs groupes financiers à son capital. En vertu des règles espagnoles sur les investissements étrangers dans les secteurs stratégiques, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez avait dû donner son feu vert l’an dernier à l’OPA partielle du fonds de pension australien IFM sur le groupe énergétique. Il avait en échange demandé à ce fonds, qui détient une part de plus de 13% de Naturgy, qu’il s’engage à maintenir l’activité en Espagne, à faire preuve d’une gestion financière prudente et à investir pour la transition énergétique.
Naturgy, ex-Gas Natural Fenosa, possède notamment 49% du gazoduc Medgaz, qui relie l’Espagne à l’Algérie, l’un de ses principaux fournisseurs de gaz.