Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher intègrent le gouvernement respectivement en tant que ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires et ministre de la Transition énergétique, deux chantiers prioritaires de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne, mais un choix “surprenant” pour Greenpeace.
Elles étaient respectivement ministre de la Transformation et de la Fonction publique et ministre déléguée à l’Industrie dans le gouvernement sortant de Jean Castex.
Le duo forme la structure proposée par Emmanuel Macron entre les deux tours de la présidentielle: une ministre chargée de “la planification énergétique” avec pour mission de “faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon”. Et une deuxième pour la “planification écologique territoriale” dans le domaine des transports ou encore de la rénovation des logements.
Après des études à HEC et Harvard, Amélie de Montchalin, 37 ans, a exercé dans le secteur bancaire (BNP Paribas), puis de l’assurance (Axa) avant de se faire élire députée de l’Essonne en 2017 et d’entrer au gouvernement en 2019 comme secrétaire d’Etat aux Affaires européennes (2019-2020).
Agnès Pannier-Runacher, saluée par les industriels
À la Fonction publique, plusieurs interlocuteurs interrogés par l’AFP ont souligné sa capacité à dialoguer depuis son arrivée. Énarque, inspectrice des Finances, rompue au secteur public comme au privé, Agnès Pannier-Runacher, 47 ans, est un soutien de la première heure d’Emmanuel Macron.
Ainsi, elle entre au gouvernement en octobre 2018 comme secrétaire d’Etat à l’Economie. Ensuite, elle est change de l’Industrie, installant les prémices d’une réindustrialisation affichée verte et décarbonée avec l’aide du plan de relance.
Les industriels tant du nucléaire que des énergies renouvelables saluent sa nomination. De fair, la continuité rassure ces derniers.
“Elle s’intéresse à la filière nucléaire”, “qui va participer à la réindustrialisation de la France, un sujet sur lequel elle a beaucoup
travaillé avec Bruno Le Maire dans le cadre de son précédent mandat”, dit à l’AFP Cécile Arbouille, déléguée générale du Groupement des industriels français de l’industrie nucléaire (GIFEN).
“Pour nous, c’est plutôt positif parce que c’est dans la continuité du travail qu’on a commencé à faire”, a expliqué Mme Arbouille.
“On la connaît, on l’a vue quand nous avons eu un sujet sur la révision de tarifs”, dit à l’AFP Daniel Bour, président du syndicat du solaire Enerplan. L’urgence, dit le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), Jean-Louis Bal, est de débloquer tous les projets renouvelables, notamment les éoliennes, qui sont en file d’attente. “Il faudra veiller à ce que ces deux ministères collaborent, et quelle relation ils auront avec le ministère de l’Economie”, dit-il à l’AFP.
Ecolos surpris
À l’inverse, le profil des deux nouvelles ministres n’est pas de nature à rassurer les militants écologistes, qui accusent Emmanuel Macron “d’inaction” climatique et ont obtenu à deux reprises la condamnation de l’Etat pour non-respect de ses engagements en matière de réductions d’émissions.
“C’est surprenant, c’est le moins qu’on puisse dire”, a déclaré à l’AFP Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, en relevant leur absence de parcours affiché dans les domaines du climat et de l’environnement.
“Ce ne sont pas des profils attendus”, a-t-il ajouté. “Mais ce qui est, inquiétant, c’est que toutes deux sont considérées comme des fidèles d’Emmanuel Macron et de ce qui a été fait jusqu’à présent lors d’un quinquennat perdu pour le climat. On jugera sur pièces”.
“On a le sentiment que c’est reparti pour de nouvelles déceptions sur la pollution, sur la lutte à l’égard de la sécheresse, pour enrayer le changement climatique. Il faudra l’intervention de la NUPES pour engager la transition écologique”, a réagi le secrétaire général d’EELV Julien Bayou sur FranceInfo au sujet de ces nominations.