Selon les Echos, le gouvernement pourrait flécher une partie des centaines de milliards d’euros d’épargne déposés par les Français sur leur Livret A vers la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Cela permettrait de déployer des financements à très long terme, correspondant au profil du nucléaire.
Options de financement en étude
Le ministère de la Transition énergétique affirme que « les options de financement du nouveau nucléaire sont à l’étude, sans qu’aucune orientation n’ait été arbitrée à ce stade ». Le ministère de l’Economie confirme également que « plusieurs options sont à l’étude ».
Epargne populaire colossale
55 millions de Français possèdent un Livret A pour une épargne totale de plus de 375 milliards d’euros à la fin de l’année 2022. La feuille de route dévoilée par le président Emmanuel Macron il y a un an prévoit la construction de six réacteurs de nouvelle génération EPR2, avec une option pour huit supplémentaires. Le coût de construction de ces six réacteurs est estimé à 51,7 milliards d’euros (hors coûts de financement), plus 4,6 milliards en cas de difficulté de mise en oeuvre.
Livret A : une source de financement pour le logement social
Géré conjointement par la Caisse des dépôts et les réseaux bancaires, le Livret A sert essentiellement à financer le logement social. Le patron de la CDC, Eric Lombard, a récemment affirmé devant le Parlement que « l’épargne populaire, du Livret A, du Livret de développement durable et solidaire, du Livret d’épargne populaire qui, au total, atteint 500 milliards d’euros aujourd’hui, peut davantage encore financer la transformation de notre appareil de production énergétique ».
La Caisse des dépôts a indiqué que « les choix sur le modèle économique et la structure de portage sont prévus pour 2023 et à la main des pouvoirs publics ». Les options de financement du nouveau nucléaire restent donc encore à l’étude et le sort de l’épargne populaire en attente de décision.