L’Assemblée Nationale française a adopté jeudi en première lecture, un texte socialiste qui prévoit la « nationalisation » d’EDF sans risque de « démantèlement », mais aussi un bouclier tarifaire étendu aux artisans, notamment les boulangers.
Adoption d’un texte socialiste pour la « nationalisation » d’EDF
Le texte adopté avec 205 voix contre 1, avec le concours de toutes les oppositions, représente une victoire marquante pour les socialistes. Ce texte devra maintenant être étudié par le Sénat.
La mesure a été adoptée avec un amendement ajoutant que les pertes de recettes collectées par les fournisseurs d’électricité ne seront pas compensées par l’État « par dérogation » au budget 2023.
La séance a été marquée par des rappels au règlement et des interruptions, avec les députés de l’opposition accusant la majorité de faire de « l’obstruction » et les députés du camp présidentiel protestant contre le maintien de l’article pour l’étendue du bouclier tarifaire.
Opposition unie contre le camp présidentiel
La « nationalisation » d’EDF, bien que le gouvernement ait déjà lancé une offre publique d’achat pour monter à 100% du capital du géant de l’électricité, a suscité des réactions négatives du gouvernement. Le ministre Roland Lescure a considéré que cette proposition de loi était « inutile » et craignait qu’elle pose « un risque contre l’opération en cours » et « au mieux un contretemps ».
Cependant, une partie de l’opposition soupçonne l’exécutif de ne pas avoir réellement renoncé à « Hercule », un projet controversé de restructuration d’EDF qui implique la séparation des activités nucléaires, hydroélectriques et renouvelables.
Le texte prévoit donc de graver dans le marbre les activités de l’opérateur, ce qui signifie que Bercy n’aura plus les mains libres et que l’avenir d’EDF sera désormais discuté devant l’Assemblée Nationale.
Cependant, la mesure a été adoptée malgré les protestations du camp présidentiel qui considère l’étendue du bouclier tarifaire à davantage de bénéficiaires, notamment les artisans-boulangers, contraire à la Constitution.
En conclusion, cette décision a suscité des réactions mitigées et il reste à voir comment le Sénat abordera ce texte et quelles seront ses conséquences pour l’avenir d’EDF.