Une ruée sur les méthaniers pourrait induire une nouvelle hausse du prix du gaz. De fait, la forte demande de carburant débouche sur un manque de méthaniers pour le transport. Ainsi, les taux d’affrètement des navires devraient également augmenter à l’approche de l’hiver.
Un contexte de crise énergétique
Cette situation découle en partie du contexte de crise énergétique qui perdure en Europe. De fait, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis à mal les réserves de gaz européennes. Actuellement, elle fait face à une nouvelle flambée des coûts du gaz ainsi qu’à une possibilité de pénurie d’électricité cet hiver.
En outre, la forte demande ne se limite pas au continent européen. L’Asie et l’Europe se sont disputées les cargaisons de GNL en cherchant à s’approvisionner au Qatar et aux États-Unis. Plusieurs éléments impactent la raréfaction de la disponibilité de gaz.
De ce fait, la guerre en Ukraine constitue un facteur important contribuant à la pénurie. De plus, des pannes dans les installations ont également participé à cette condition. Puis, découlant de la situation en Ukraine, la fermeture de Nord Stream 1 a accentué les circonstances préexistantes.
Hausse des taux d’affrètement
Par ailleurs, au vu des circonstances actuelles, les taux d’affrètement des navires de transport augmenteront. Cette hausse est prévue à l’approche de l’hiver en raison de voyages plus longs nécessaire pour acheminer plus de volumes. Constat qui profite aux chantiers navals qui exploitent ce marché en plein essor des méthaniers.
Des nouveaux navires seront donc construits mais il semblerait qu’ils n’auront pas d’impact à court terme sur les prix. Ceci est dû à la durée de construction qui est souvent très longue.
En ce sens, les prévisions estiment que les taux d’affrètement spot dans le Pacifique pourront atteindre les $400.000 dollars par jour. Ce prix correspondant à un voyage aller-retour en hiver.
L’activité d’affrètement augmente toujours plus en prévision du redémarrage de Freeport LNG. Ainsi, plusieurs affréteurs réservent leurs navires à cet usage entraînant un manque de méthaniers pour les voyages spot.
Forte demande de méthaniers
En parallèle, il est possible de constater l’explosion de la demande de méthaniers. Le Qatar se positionne en tête de cette course à l’achat.
Les chantiers navals d’Asie s’efforcent de répondre à la demande croissante. En ce sens, la société sud-coréenne Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering CO s’est prononcée à ce propos. Elle affirme qu’elle s’attend à une hausse exponentielle des importations de GNL eu Europe. Cette déclaration confirme la tendance qui stimulerait le marché des méthaniers.
À ce jour, environ 286 méthaniers sont en commande dans le monde jusqu’en 2028. 165 de ceux-ci seront livrés entre 2024 et 2025. De plus, la plupart de ces navires possèdent une capacité de 170.000 m3 ou plus.