Des législateurs républicains américains de haut rang ont adressé une lettre critique à Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), le 20 mars. Ils accusent l’organisation de promouvoir activement la transition énergétique aux dépens de la sécurité énergétique. La lettre, signée par John Barrasso et Cathy McMorris Rodgers, reproche à l’IEA de décourager l’investissement dans les sources d’énergie traditionnelles. Ils affirment que cette posture pourrait exploiter les prévisions de l’IEA pour promouvoir des politiques qui compromettent la sécurité énergétique.
Pressions sur les prévisions de l’IEA
La controverse survient dans un contexte de pression croissante sur l’IEA concernant ses prévisions à long terme sur la demande de pétrole. L’année électorale aux États-Unis intensifie l’attention sur ces prévisions, notamment celles suggérant que la demande de pétrole pourrait atteindre son apogée dès 2030. L’IEA, établie après le choc pétrolier des années 1970, fait face à des critiques de l’OPEC et spécifiquement de l’Arabie Saoudite pour ses projections. Les prédictions de l’IEA ont suscité un examen minutieux, reflétant les tensions entre les attentes de croissance continue de la demande de pétrole et les scénarios de transition énergétique.
Questionnements sur le financement de l’IEA
La lettre des législateurs républicains interpelle également sur le financement de l’IEA par les États-Unis au cours de la dernière décennie. Elle suggère une réévaluation du soutien financier américain à l’IEA en fonction des résultats des élections américaines à venir. Des discussions parmi les législateurs républicains envisagent la réduction potentielle du financement fédéral à l’IEA. Cette démarche indique une volonté d’examiner de près tous les aspects de l’engagement des États-Unis avec l’IEA, y compris son financement.
Réactions à la transition énergétique
La critique de l’IEA par les législateurs républicains s’inscrit dans les débats sur la vitesse de la transition énergétique. Les dirigeants de grandes compagnies pétrolières, réunis à CERAWeek à Houston, ont contesté la faisabilité de se détourner rapidement des combustibles fossiles. Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, a qualifié les appels à éliminer les combustibles fossiles de « fantaisie ». Les PDG de ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies ont également exprimé leurs inquiétudes, soulignant le besoin continu d’investissement dans le pétrole.
Les analyses et positions de l’IEA sur la transition énergétique et l’avenir des énergies fossiles irritent depuis longtemps certains producteurs, en particulier dans les économies du Golfe Persique. L’OPEC, avec son secrétaire général Haitham al-Ghais, a accusé l’IEA de diaboliser les producteurs de pétrole et de gaz. Ces tensions entre l’AIE et les acteurs traditionnels de l’énergie mettent en lumière les divergences de perspectives sur l’avenir énergétique global et le rythme de la transition vers des sources d’énergie plus propres.