articles populaires

Espagne : l’augmentation de la taxe sur les déchets nucléaires provoque des tensions juridiques

La hausse de 30% de la taxe sur les déchets nucléaires en Espagne suscite des contestations de la part des exploitants. Avec un surcoût annuel de 130 millions d’euros, cette décision pourrait affecter la compétitivité du secteur nucléaire dans le pays.

Partagez:

Le projet d’augmentation de la taxe sur les déchets nucléaires en Espagne a déclenché une vague de contestations juridiques de la part de l’association Foro Nuclear, représentant les intérêts des exploitants nucléaires. Le gouvernement a décidé de porter la taxe de 7,98 euros à 10,36 euros par MWh, soit une augmentation de 30%. Cette mesure est justifiée par la nécessité de financer les coûts croissants de stockage et de gestion des déchets radioactifs. Les exploitants s’opposent vivement à ce changement, car il entraînerait un surcoût annuel d’environ 130 millions d’euros, en plus des 450 millions d’euros déjà payés chaque année.

Les exploitants se mobilisent

Les grandes entreprises du secteur, telles qu’Iberdrola et Endesa, qui gèrent la majorité des réacteurs nucléaires espagnols, envisagent également de déposer des recours indépendants. Pour les exploitants, cette augmentation compromet la viabilité financière de leurs opérations, surtout dans un contexte de marché où la pression sur la rentabilité est déjà forte.

Le gouvernement espagnol a annoncé son intention de démanteler l’ensemble des centrales d’ici 2035, avec un coût total estimé à 20,2 milliards d’euros. Ce montant devra être couvert par un fonds spécial alimenté par les contributions des exploitants. Cependant, cette stratégie soulève des préoccupations sur la capacité des entreprises à assurer le financement nécessaire tout en restant compétitives face aux autres sources d’énergie.

Contexte historique et tensions politiques

Historiquement, l’Espagne a rencontré des difficultés à définir une stratégie cohérente pour la gestion de ses déchets nucléaires. Dès 2010, des manifestations avaient éclaté lors de la tentative d’implantation d’un site de stockage à proximité de Madrid. L’opposition locale, renforcée par une absence de planification à long terme, a fragilisé la position des autorités sur cette question.

En parallèle, le manque de consensus politique sur l’avenir de l’énergie nucléaire dans le pays a contribué à alimenter les tensions entre les exploitants et le gouvernement. Cette nouvelle taxe risque d’exacerber les désaccords, notamment si les recours judiciaires aboutissent et obligent le gouvernement à revoir sa politique de financement.

Implications économiques et stratégiques

Si la taxe est maintenue, le secteur nucléaire pourrait perdre en compétitivité par rapport aux autres sources d’énergie, ce qui pourrait entraîner une fermeture anticipée de certains réacteurs. Cela aurait un impact direct sur l’équilibre du marché énergétique espagnol et pourrait se traduire par une augmentation des prix de l’électricité pour les consommateurs.

Pour le gouvernement, l’objectif est de sécuriser les fonds nécessaires au démantèlement des centrales tout en respectant ses engagements en matière de décarbonation. Cependant, les exploitants considèrent que cette stratégie met en péril la pérennité de leurs activités, surtout dans un contexte où d’autres pays européens optent pour des solutions alternatives moins contraignantes.

Scénarios futurs pour le secteur nucléaire

À long terme, cette situation pourrait obliger les opérateurs à revoir leur modèle économique, en cherchant à diversifier leurs sources de revenus ou en investissant davantage dans des technologies plus compétitives. Si les contestations aboutissent, cela pourrait aussi contraindre le gouvernement à redéfinir sa stratégie de financement pour le stockage des déchets, ce qui modifierait l’ensemble de la chaîne de valeur nucléaire en Espagne.

En résumé, cette hausse de la taxe sur les déchets nucléaires met en lumière les défis stratégiques auxquels est confronté le secteur nucléaire espagnol, dans un contexte de transition énergétique marqué par la recherche de solutions durables et économiquement viables.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Le président Emmanuel Macron a évoqué un délai supplémentaire pour la mise en service des premiers réacteurs EPR2, désormais prévue pour 2038 au lieu de 2035. Cette décision a été prise lors d'une réunion dédiée au programme nucléaire.
Engie a conclu avec l'État belge la prolongation de dix ans des réacteurs nucléaires Doel 4 et Tihange 3, intégrant un transfert de responsabilité financière lié au combustible usé, après validation récente par la Commission Européenne.
Engie a conclu avec l'État belge la prolongation de dix ans des réacteurs nucléaires Doel 4 et Tihange 3, intégrant un transfert de responsabilité financière lié au combustible usé, après validation récente par la Commission Européenne.
Des tests sur le béton de la digue de l’EPR2 de Penly ont soulevé des doutes sur sa conformité aux normes de sécurité, selon Mediapart et Reporterre. EDF et Eiffage contestent ces affirmations, assurant que le matériau respecte les exigences techniques.
Des tests sur le béton de la digue de l’EPR2 de Penly ont soulevé des doutes sur sa conformité aux normes de sécurité, selon Mediapart et Reporterre. EDF et Eiffage contestent ces affirmations, assurant que le matériau respecte les exigences techniques.
Le président Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil de politique nucléaire centré sur les petits réacteurs modulaires (SMR) et l'approvisionnement en uranium, dans un contexte mondial de regain d'intérêt pour l'énergie nucléaire.
Le président Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil de politique nucléaire centré sur les petits réacteurs modulaires (SMR) et l'approvisionnement en uranium, dans un contexte mondial de regain d'intérêt pour l'énergie nucléaire.
Un groupe d’entreprises du secteur technologique et énergétique, ainsi que 31 pays, ont signé un engagement pour tripler la capacité nucléaire mondiale d'ici 2050, soutenant une expansion stratégique de cette source d’énergie.
Rafael Mariano Grossi, directeur général de l'AIEA, est en visite au Niger pour discuter de la coopération nucléaire. Ce déplacement intervient alors que le pays, producteur majeur d'uranium, traverse une période de tensions politiques internes.
Rafael Mariano Grossi, directeur général de l'AIEA, est en visite au Niger pour discuter de la coopération nucléaire. Ce déplacement intervient alors que le pays, producteur majeur d'uranium, traverse une période de tensions politiques internes.
HD Hyundai et TerraPower ont conclu un partenariat stratégique afin d’optimiser la fabrication des composants des réacteurs Natrium. Cette collaboration vise à structurer une chaîne d’approvisionnement industrielle pour accélérer leur déploiement mondial.
HD Hyundai et TerraPower ont conclu un partenariat stratégique afin d’optimiser la fabrication des composants des réacteurs Natrium. Cette collaboration vise à structurer une chaîne d’approvisionnement industrielle pour accélérer leur déploiement mondial.
KHNP et Samsung C&T ont conclu un accord visant à collaborer sur des projets internationaux de centrales nucléaires, notamment sur les réacteurs modulaires, avec une attention particulière portée au marché en croissance de l'Asie-Pacifique.
KHNP et Samsung C&T ont conclu un accord visant à collaborer sur des projets internationaux de centrales nucléaires, notamment sur les réacteurs modulaires, avec une attention particulière portée au marché en croissance de l'Asie-Pacifique.
L'Agence internationale de l’énergie atomique a entamé une visite d’évaluation de la centrale nucléaire de Rooppur, première installation du Bangladesh, financée à 90 % par la Russie. L’inspection porte sur la sécurité du site avant le chargement du combustible prévu en 2025.
Orano a obtenu un prêt de 400 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement pour financer l'extension de son usine d'enrichissement d'uranium Georges Besse II au Tricastin, visant à accroître sa capacité de 30 % d'ici 2028.
Orano a obtenu un prêt de 400 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement pour financer l'extension de son usine d'enrichissement d'uranium Georges Besse II au Tricastin, visant à accroître sa capacité de 30 % d'ici 2028.
Framatome franchit une étape clé avec l'acceptation par la Nuclear Regulatory Commission (NRC) américaine d'examiner son rapport sur les combustibles à haut taux de combustion pour réacteurs à eau pressurisée, visant à améliorer l'efficacité opérationnelle des centrales nucléaires aux États-Unis.
Framatome franchit une étape clé avec l'acceptation par la Nuclear Regulatory Commission (NRC) américaine d'examiner son rapport sur les combustibles à haut taux de combustion pour réacteurs à eau pressurisée, visant à améliorer l'efficacité opérationnelle des centrales nucléaires aux États-Unis.
Le 7 mars, environ 100 mètres cubes de liquide de refroidissement radioactif ont fui dans les salles de confinement du réacteur Olkiluoto 3 en Finlande. L'incident, causé par une erreur humaine lors des travaux de maintenance, n'a pas compromis la sûreté nucléaire.
Le 7 mars, environ 100 mètres cubes de liquide de refroidissement radioactif ont fui dans les salles de confinement du réacteur Olkiluoto 3 en Finlande. L'incident, causé par une erreur humaine lors des travaux de maintenance, n'a pas compromis la sûreté nucléaire.
La Jordanie développe son industrie de l’uranium avec une étude de faisabilité visant à sécuriser des financements. Un partenariat stratégique avec une société kazakhe accompagne cette démarche, alors que le pays cherche à exploiter localement ses ressources.
L'Espagne persiste dans sa stratégie de fermeture des centrales nucléaires d’ici 2035, malgré les pressions croissantes des acteurs économiques et politiques plaidant pour une prolongation, invoquant des préoccupations énergétiques et économiques.
L'Espagne persiste dans sa stratégie de fermeture des centrales nucléaires d’ici 2035, malgré les pressions croissantes des acteurs économiques et politiques plaidant pour une prolongation, invoquant des préoccupations énergétiques et économiques.
Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville restera à l’arrêt jusqu’au 30 mars en raison d’une série d’interventions techniques imprévues. Ces opérations, débutées le 15 février, visent à optimiser son fonctionnement avant sa montée en puissance complète.
Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville restera à l’arrêt jusqu’au 30 mars en raison d’une série d’interventions techniques imprévues. Ces opérations, débutées le 15 février, visent à optimiser son fonctionnement avant sa montée en puissance complète.
Le Canada annonce un investissement majeur pour la modernisation de la technologie CANDU, avec un prêt de 304 millions de dollars à AtkinsRéalis pour le développement d'un réacteur nucléaire à grande échelle, renforçant ainsi la capacité énergétique nationale.
Le Canada annonce un investissement majeur pour la modernisation de la technologie CANDU, avec un prêt de 304 millions de dollars à AtkinsRéalis pour le développement d'un réacteur nucléaire à grande échelle, renforçant ainsi la capacité énergétique nationale.
Le groupe français Orano a conclu un accord avec Energoatom pour fournir des services d’enrichissement d’uranium jusqu’en 2040. Cette collaboration vise à réduire la dépendance de l’Ukraine à l’égard de Rosatom, principal acteur russe du secteur nucléaire.
La Russie et la Birmanie ont signé un accord sur la construction d'une centrale nucléaire de petite puissance en Birmanie. Ce projet vise à fournir une énergie abordable à l’économie birmane tout en consolidant les relations bilatérales.
La Russie et la Birmanie ont signé un accord sur la construction d'une centrale nucléaire de petite puissance en Birmanie. Ce projet vise à fournir une énergie abordable à l’économie birmane tout en consolidant les relations bilatérales.
Eskom a suspendu l’activité de l’unité 2 de la centrale nucléaire Koeberg en Afrique du Sud suite à un incident durant les travaux de maintenance. Cette décision intervient dans un contexte de gestion complexe des capacités énergétiques du pays.
Eskom a suspendu l’activité de l’unité 2 de la centrale nucléaire Koeberg en Afrique du Sud suite à un incident durant les travaux de maintenance. Cette décision intervient dans un contexte de gestion complexe des capacités énergétiques du pays.
La Roumanie prévoit de doubler sa capacité nucléaire en construisant deux nouveaux réacteurs CANDU à Cernavodă. Ces unités, opérationnelles en 2030 et 2031, devraient augmenter la part de l'énergie nucléaire à 30% de la production totale d'électricité du pays.
La Roumanie prévoit de doubler sa capacité nucléaire en construisant deux nouveaux réacteurs CANDU à Cernavodă. Ces unités, opérationnelles en 2030 et 2031, devraient augmenter la part de l'énergie nucléaire à 30% de la production totale d'électricité du pays.
Siemens Energy a conclu un accord avec Rolls-Royce pour fournir des équipements à ses réacteurs nucléaires modulaires. L'accord, qui pourrait se finaliser d'ici fin 2025, inclut des turbines à vapeur et des générateurs.
Après plusieurs décennies de résistance, l'Italie rouvre le débat sur le nucléaire pour répondre à ses enjeux énergétiques. Le gouvernement de Giorgia Meloni propose une réactivation, mais les obstacles sont nombreux.
Après plusieurs décennies de résistance, l'Italie rouvre le débat sur le nucléaire pour répondre à ses enjeux énergétiques. Le gouvernement de Giorgia Meloni propose une réactivation, mais les obstacles sont nombreux.
Kärnfull Next a annoncé qu'elle mènerait des études de faisabilité pour l'implantation de réacteurs modulaires compacts (SMR) dans la municipalité de Karlshamn, dans le comté de Blekinge, en Suède, dans le cadre de son programme Re:Firm South.
Kärnfull Next a annoncé qu'elle mènerait des études de faisabilité pour l'implantation de réacteurs modulaires compacts (SMR) dans la municipalité de Karlshamn, dans le comté de Blekinge, en Suède, dans le cadre de son programme Re:Firm South.
Onze pays européens demandent à la Commission européenne d'inclure l'énergie nucléaire dans le Plan d'action pour une énergie abordable, visant à réduire les coûts énergétiques et renforcer la sécurité énergétique du continent.
Onze pays européens demandent à la Commission européenne d'inclure l'énergie nucléaire dans le Plan d'action pour une énergie abordable, visant à réduire les coûts énergétiques et renforcer la sécurité énergétique du continent.

Publicite