Produire des émissions négatives. C’est l’objectif que vient de se fixer Microsoft pour 2030 dans un nouveau plan de développement. La firme américaine cherche alors à développer une technologie qui permettrait d’éliminer plus d’émissions carboniques qu’elle n’en produit. Un site expérimental a été trouvé à Mendota en Californie.
Produire des émissions négatives, nouveau projet de Microsoft
Des émissions négatives pourraient être produites par Microsoft d’ici 2030. Ce, par un système de bioénergie avec captage et stockage de carbone (BECSC).
Ce processus consiste à extraire de l’énergie de la biomasse et à capturer puis stocker le carbone. Par conséquent, on le retire de l’atmosphère.
En somme, une usine située à Mendota en Californie transformera la biomasse des déchets agricoles en un gaz de synthèse renouvelable. Mélangé à de l’oxygène dans une chambre de combustion, le gaz permettra alors de produire de l’électricité. L’un des avantages de ce processus est qu’il est conçu pour fonctionner sans émissions courantes d’oxyde nitreux. Ni d’ailleurs de monoxyde de carbone ou de particules normalement rejetées par les centrales de biomasse conventionnelles.
99% du CO2 stocké
Concernant le dioxyde de carbone (CO2), il ne sera pas libéré pendant la combustion, mais capturé et injecté sous terre. Dans des formations géologiques profondes.
Plus de 99% du carbone issu du processus devrait être stocké de manière permanente. Le processus est conçu pour entraîner des émissions nettes de carbone négatives, permettant d’éliminer efficacement le gaz à effet de serre de l’atmosphère.
Éliminer 300.000 tonnes de CO2 par an
Une fois l’installation achevée en Californie, il est prévu d’éliminer environ 300.000 tonnes de CO2 par an. Cette quantité représente les émissions liées à la consommation d’électricité annuelle de plus de 65.000 foyers américains. De plus, environ 200.000 tonnes de déchets agricoles seront transformées chaque année, contribuant à améliorer la qualité de l’air dans la Central Valley.
Le projet est ainsi en accord avec le plan du California Air Resources Control Board, visant à éliminer la quasi-totalité des brûlis agricoles d’ici 2025.
Une décision finale d’investissement en 2022
Cette initiative de BECSC prévoit enfin la création de 300 emplois pour la construction de l’usine, et de 30 emplois permanents ensuite.
Sans donner d’indication plus précise sur leur calendrier, les multinationales ont annoncé débuter dès maintenant le travail d’ingénierie et de conception de la future installation. Elles devraient alors parvenir à une décision finale d’investissement en 2022.
Un projet de collaboration inédit entre quatre multinationales
Le projet concorde avec l’objectif de Microsoft d’atteindre une empreinte carbone négative d’ici à 2030. Pour celui-ci, l’entreprise de la Tech s’est associée à trois multinationales ambitieuses en matière de performance énergétique et écologique. On retrouve alors Chevron Corporation, 2ème compagnie pétrolière américaine, Schlumberger New Energy et Clean Energy Systems.
Le vice-Président de la stratégie et de la durabilité de Chevron, Bruce Niemeyer, a éxprimé son impatience de :
Construire des projets qui peuvent être répétés, [et] exploiter des opérations de capture et de stockage du carbone à grande échelle.
1ère coalition privée d’une telle envergure
C’est la 1ère fois qu’une coalition privée de cette envergure voit le jour pour développer le système de BECSC. Si le projet se déroule selon les prévisions actuelles, d’autres initiatives pourraient émerger, et davantage d’acteurs privés sont susceptibles de s’y intéresser.
Selon le 4ème rapport d’évaluation du GIEC, le BECSC est une technologie essentielle. Il est même indispensable de la développer si l’on veut atteindre, d’ici 2050, une économie mondiale neutre en carbone, seule solution pour contenir le réchauffement climatique sous les deux 2°C d’ici 2100 selon le rapport.