EDF (Électricité de France) a annoncé officiellement la poursuite de son projet industriel nommé Technocentre, destiné au recyclage de métaux très faiblement radioactifs issus du démantèlement nucléaire. L’énergéticien français entend ainsi valoriser une partie des déchets métalliques générés par les installations nucléaires nationales, en les transformant en lingots métalliques recyclés. Le coût prévisionnel de ce projet industriel est estimé à 450 millions d’euros. Pour l’heure, aucune date officielle de démarrage des opérations industrielles n’a été communiquée, les prochaines étapes étant essentiellement administratives et réglementaires.
Un projet issu d’un débat public national
Le projet Technocentre a été soumis à un débat public sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) entre le 10 octobre 2024 et le 7 février 2025. EDF a indiqué que la majorité des contributions reçues pendant le débat a été favorable au projet. Cependant, la CNDP a également relevé de vives inquiétudes parmi certains participants quant aux incertitudes sur les risques sanitaires potentiels liés au contact régulier avec ces métaux recyclés. L’entreprise n’a cependant aucune obligation légale d’intégrer explicitement les recommandations émises par la CNDP dans sa décision finale.
Prochaines étapes réglementaires
Avant d’être définitivement autorisée, la réalisation effective du Technocentre nécessite deux étapes administratives majeures. D’abord, EDF devra obtenir une dérogation spécifique au Code de la santé publique par un arrêté ministériel, autorisant l’usage industriel de métaux très faiblement radioactifs. Par ailleurs, un arrêté préfectoral sera également requis à la suite d’une enquête publique, planifiée sur la période 2025-2026. Cette procédure réglementaire est incontournable pour valider la conformité sanitaire et environnementale du projet, conformément à la législation française actuelle.
Une pratique déjà en vigueur en Europe
Si le Technocentre représente une innovation majeure en France, d’autres pays européens disposent déjà de structures analogues. C’est notamment le cas de la Suède, du Royaume-Uni, de l’Espagne et de la Suisse, où des processus similaires de recyclage des métaux légèrement contaminés par la radioactivité sont mis en œuvre industriellement. Le projet d’EDF vise ainsi à rattraper ce retard relatif de la filière nucléaire française en matière de valorisation industrielle des métaux issus du démantèlement.