L’électricien français EDF a annoncé un bénéfice net record de 11,4 milliards d’euros pour l’année 2024, soutenu par une progression de sa production nucléaire et hydraulique. Cette performance marque une nette amélioration par rapport aux difficultés rencontrées en 2022, année marquée par des problèmes de corrosion dans les centrales nucléaires et des conditions climatiques affectant l’hydraulique.
Une rentabilité solide malgré un chiffre d’affaires en recul
Malgré cet excellent résultat net, le chiffre d’affaires d’EDF a chuté de 15,7 %, s’établissant à 118,7 milliards d’euros. Cette baisse est principalement attribuée au repli des prix de l’électricité sur les marchés, impactant le revenu global du groupe. L’excédent brut d’exploitation (EBITDA) atteint néanmoins 36,5 milliards d’euros, enregistrant une diminution de 8,5 %, tout en restant à un niveau historiquement élevé après celui de 2023.
L’entreprise demeure sous la contrainte d’une dette de 54,3 milliards d’euros, un niveau stable par rapport à l’année précédente. Le groupe cherche à contenir cette dette alors qu’il engage des discussions avec l’État sur le financement d’un vaste programme nucléaire visant la construction de six nouveaux réacteurs EPR2.
Un contexte international incertain pour les investissements
EDF doit également faire face à des incertitudes sur ses investissements à l’étranger, notamment aux États-Unis, où l’éolien offshore est confronté à des obstacles réglementaires. La société a annoncé une dépréciation de 900 millions d’euros sur sa participation dans le projet Atlantic Shores, une coentreprise développée avec Shell. Cette décision fait suite à la politique restrictive de l’administration américaine qui a gelé les permis d’exploitation et les financements publics pour l’éolien en mer.
Le projet Atlantic Shores prévoit la construction de parcs éoliens au large du New Jersey, sur des zones attribuées en 2022. Shell a déjà suspendu sa participation dans l’un des segments du projet, enregistrant une dépréciation d’environ un milliard de dollars, selon Bloomberg. EDF, pour sa part, continue d’évaluer ses options face à ces nouvelles contraintes.
Perspectives et enjeux pour 2025
L’année 2024 a été marquée par le démarrage et la connexion au réseau du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, un jalon stratégique pour le groupe. Cependant, EDF doit encore finaliser les modalités de financement des futurs réacteurs EPR2, alors que les discussions avec l’État français prennent du retard.
Sur le plan international, l’évolution des politiques énergétiques, en particulier aux États-Unis, pourrait affecter les ambitions du groupe dans le secteur des renouvelables. EDF devra ainsi naviguer entre la consolidation de son parc nucléaire et la gestion de ses investissements à l’étranger dans un contexte de transition énergétique incertain.