La CCPC, China Concord Petroleum Co, entreprise de logistique chinoise, reste un partenaire pétrolier important de l’Iran et du Venezuela. Alors que les deux États subissent les sanctions étasuniennes, la firme prouve la défaillance du système restrictif.
La CCPC acquiert 14 pétroliers
Reuters déclare, s’appuyant sur des sources chinoises, iraniennes et vénézuélienne, que la CCPC poursuit ses liens commerciaux. En 2020, la firme aurait acquis 14 pétroliers, destinés à transporter le pétrole iranien et vénézuélien vers la Chine.
De plus, elle dispose d’au moins un autre pétrolier d’une capacité de 30 millions de barils de pétrole. Alors même que ses 14 autres détiennent une capacité individuelle de 28 millions de barils de pétrole. Des chiffres à faire pâlir les autorités des États-Unis, qui imposent à l’Iran et au Venezuela des sanctions quant à l’exportation de leur pétrole.
Les États-Unis sanctionnent les pétroles iraniens et vénézuéliens
Les sanctions contre le PDVSA, compagnie pétrolière du Venezuela, sont tombées en 2019, après la tentative de coup d’État. Quant à l’Iran, la longue relation conflictuelle avec les États-Unis provoque de nouvelles mesures de restriction en 2018. De fait, plusieurs raffineries du monde ont cessé d’acheter du brut iranien et vénézuélien.
Une perte de millions de barils et de milliards de dollars pour les deux États, dépendants de cette industrie. Pourtant, les États-Unis n’interdisent pas les transports de pétrole convoité par des clients internationaux. Ils peuvent rendre leur exploitation difficile, par l’interdiction des citoyens et entreprises étasuniennes d’échanger avec eux, frein à leur développement.
La CCPC sur la liste noire de Washington
Les États-Unis se plaisent à ajouter de nombreuses entités à de multiples listes noires, interdites d’échanger avec le pays. En 2019, la CCPC fait l’objet de sanctions pour violation des restrictions pour manipulation et transport du pétrole iranien. Une mesure qui n’a visiblement pas empêchée la firme de commercer avec l’État.
Une ancienne haute responsable des sanctions du Trésor étasunienne, Julia Friedlander, l’accorde :
« Il y a des limites à ce que les sanctions américaines peuvent faire. En particulier lorsque vous ciblez plusieurs acteurs aux vues similaires ou sélectivement similaires, comme les négociants en pétrole. »
Des sanctions contournables
Finalement, Téhéran et Caracas tentent de poursuivre leur commerce pétrolier, en développant des techniques stratégiques pour éviter leur détection. Transferts de navire à navire, sociétés fictives et intermédiaires opérant hors de la sphère financière étasuniennes en font partie.
Un partenaire déterminant pour le Venezuela
La CCPC entretient sa relation commerciale avec le Venezuela, transportant le pétrole brut dans des raffineries chinoises dites de théières. En avril et mai 2021, la société aurait transporté plus de 20% des exportations totales de pétrole du Venezuela. C’est-à-dire près de 445 millions de dollars de brut.
Jusqu’à la fin avril 2021, le niveau était porté à 324.000 bpj, c’est moins qu’avant les sanctions. Mais cela représente tout de même plus de 60% des exportations totales du Venezuela.
Un acteur majeur de l’importation de pétrole iranien
D’après Reuters, la CCPC transporte le pétrole iranien aux raffineries de théières, elle serait même un « acteur central » du commerce. Pour cause, elle aurait permis le transport de 557.000 bpj de brut entre novembre 2020 et mars 2021. Soit 5% du total des importations chinoises.
Si l’Iran exportait 2,8 millions de bpj en 2018, le chiffre tombe à 300.000 bpj en 2020. Désormais, le pays aurait déjà exporté 600.000 bpj en juin, le pays se relève donc peu à peu et trouve d’autres issues.
La Chine plaide la fin des sanctions
Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a assumé maintenir des échanges légitimes avec les deux pays sanctionnés. Rappelant qu’ils méritent le respect et la protection, selon le droit international.
« La Chine s’oppose fermement aux sanctions unilatérales. Et exhorte les États-Unis à supprimer la « compétence à armes longues » sur les entreprises et les particuliers. », déclare un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Un message clair, que Washington devra prendre en compte s’il ne souhaite pas continuer à voir son autorité décrédibilisée.