Joe Biden a annoncé mardi une offensive inédite pour tenter de faire baisser les prix du pétrole, et donc de l’essence. Le démocrate a ainsi lancé l’initiative dont bruissait le marché depuis quelque temps : puiser dans la réserve stratégique de pétrole.
Biden déploie une stratégie inédite
Ces dernières, les plus importantes du monde, peuvent contenir jusqu’à 714 millions de barils. Le niveau des stocks se situe actuellement à 609 millions de barils, selon le département américain de l’Énergie (DoE).
Les États-Unis ne touchent qu’avec parcimonie à cet or noir enterré en Louisiane et au Texas. C’est-à-dire en cas de catastrophes naturelles ou de crises internationales.
Cette fois, non seulement Joe Biden assume de prélever 50 millions de barils pour corriger les prix, mais il le fait en plus de manière coordonnée au niveau international. C’est inédit.
Washington et Pékin ensemble
Pour l’occasion, Washington et Pékin ont mis leur rivalité de côté. La Chine se joint en effet à l’initiative américaine. Tout comme l’Inde, le Japon, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni.
En outre, La flambée des prix de l’essence est un problème politique majeur pour le président américain. Il n’a de cesse de répéter que son principal objectif politique est de faciliter la vie de la classe moyenne, découragée face à la mondialisation et à la pandémie de Covid-19.
En l’espace de dix jours, le Président des États-Unis a promulgué un plan monstre de rénovation des infrastructures de $1200 milliards. Il a également fait avancer la procédure législative pour un pharaonique programme de $1750 milliards de dépenses sociales et climatiques.
Message positif
Mais malgré ces progrès et un marché de l’emploi qui ne cesse de progresser, Joe Biden est impopulaire. Selon le site FiveThirtyEight, qui agrège des sondages, sa cote de popularité est inférieure à 43%. En baisse notamment depuis un retrait militaire chaotique d’Afghanistan cet été. L’inflation, qui atteint des sommets, y est aussi pour quelque chose.
En annonçant cette initiative sur le pétrole, Joe Biden espère surtout un impact psychologique. À la fois sur des pays producteurs tels que l’Arabie Saoudite, qui renâclent à ouvrir les vannes, et sur son opinion publique.
En outre, M. Biden doit prononcer mardi à 19h00 GMT un grand discours sur l’économie. Le président, après avoir épuisé le vocabulaire de l’effort contre la pandémie et de la lutte contre la récession, a visiblement envie de déployer un message plus positif.
Lundi, il en avait donné un avant-goût.
« Voici les faits : record de création d’emplois, croissance record, record de création de petites entreprises. Voilà qui devrait nous donner confiance (…) en nous-mêmes et dans l’avenir », déclare-t-il.
