BASF se prépare à la neutralité carbone en s’implantant dans le domaine des énergies renouvelables. Ainsi, le géant mondial de la chimie souhaite passer du statut d’acheteur à producteur d’électricité verte.
BASF adopte une nouvelle stratégie
BASF s’engage à acheter de l’électricité provenant de plusieurs parcs éoliens et solaires européens. De plus, la société prend une participation dans un parc éolien offshore néerlandais et soumissionne pour un autre parc. En janvier 2022, l’entreprise créait une division dédiée aux énergies renouvelables, BASF Renewable Energy.
En développant BASF Renewable Energy, le groupe cherche à intégrer les énergies renouvelables à son activité principale, la chimie. La société produit déjà la majeure partie de sa propre électricité grâce à des turbines à vapeur et à gaz. L’entreprise souhaite développer sa propre capacité électrique, tout en achetant de l’électricité dans le cadre de contrats à long terme.
Une stratégie européenne
En novembre 2021, BASF signait un accord de 25 ans avec Engie pour une quantité d’électricité pouvant atteindre 20,7 TWh. Parallèlement, l’entreprise achetait à Vattenfall une participation de 49,5 % dans le parc éolien offshore Hollandse Kust Zuid, aux Pays-Bas. Toutefois, le groupe acceptait ensuite de vendre la moitié à l’assureur Allianz à la fin de l’année.
BASF, plus récemment, prenait une participation dans la société Vattenfall Hollandse Kust West VI. Les deux entreprises veulent soumissionner pour la concession de 700 MW dans le cadre de l’appel d’offres néerlandais. Le groupe entrera au capital du parc éolien Borkum Riffgrund 3, opérationnel en 2025, sur un PPA de 25 ans.
Un investissement de €4 milliards
L’ensemble de ces accords contribue à réduire les émissions directes de gaz à effet de serre de BASF. La société souhaite réduire ses émissions de niveaux 1 et 2 de 25 % d’ici 2030, comparé à l’année 2018. Enfin, le groupe vise un objectif de zéro émission en 2050, alors que l’Allemagne souhaite atteindre cet objectif en 2045.
Afin de soutenir ses objectifs, BASF prévoit d’investir €4 milliards dans les technologies à faibles émissions de carbone d’ici 2030. Toutefois, l’entreprise ne fixe pas d’objectif pour les émissions de niveau 3 résultant de l’utilisation de ses produits. L’Union européenne souhaite toutefois que les entreprises chimiques passent à l’hydrogène renouvelable.
Développement de l’hydrogène renouvelable
BASF produit déjà un million de tonnes d’hydrogène par an, dont un quart sur le site de Ludwigshafen. Cette production nécessite de grandes quantités d’énergies renouvelables. La société privilégie actuellement la production de produits chimiques comme l’engrais ou l’acier.
Selon la société, il ne faut pas gaspiller l’hydrogène lorsqu’il existe des alternatives à la production d’électricité ou au chauffage. BASF construira cependant un électrolyseur à Ludwigshafen sous réserve d’obtenir des subventions pour faire face à la consommation d’électricité. L’entreprise étudie actuellement le procédé de la pyrolyse du méthane, l’Union européenne souhaitant arrêter les importations de gaz russes d’ici 2027.