Aramco (Saudi Arabian Oil Company) signe des accords pour écouler son hydrogène. Après avoir augmenté son chiffre d’affaires de presque 300% par rapport à 2020, la société entend s’installer définitivement sur ce secteur énergétique.
Aramco le géant mondial multisectoriel
Aramco est la compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbures. Elle possède presque toutes les ressources du royaume, mais est surtout le plus grand producteur mondial de pétrole. Les ressources de la société sont donc une source de revenus majeurs pour le royaume. En avril 2021, un contrat signé avec un fond américain avait déjà permis à l’entreprise de louer pour 25 ans un réseau d’oléoducs. Ce tour de passe-passe s’élevant à $12,4 milliards a surtout permis d’attirer des investisseurs étrangers en Arabie Saoudite.
+103% de bénéfice en 2021
En 2020, l’entreprise avait été fortement touchée par la pandémie de coronavirus. Son bénéfice net pour 2020 avait chuté de 44,4%. Pour autant, les bénéfices ont augmenté de 288% pour le deuxième trimestre 2021 par rapport au deuxième trimestre 2020. Le bénéfice net de la société s’élève désormais à 47,2 milliards de dollars, soit 103% de plus qu’à la même période en 2020. Elle a versé un dividende de près de 19 milliards à ses actionnaires.
Ces résultats sont dus en grande partie à deux facteurs. D’une part, ils le doivent à la hausse des prix du pétrole. Depuis le début de l’année, les prix du pétrole ont augmenté de près de 30%. D’autre part, la reprise de la demande mondiale avec l’allègement des restrictions dues à la pandémie contribue à relancer la demande.
Ces bénéfices ont permis de doubler les dépenses d’investissement. L’entreprise a ainsi débuté la construction de nouvelles infrastructures d’approvisionnement.
Hydrogène et faible teneur carbone
Cette semaine, le cabinet saoudien approuve un mémorandum d’entente avec l’Allemagne concernant le secteur de l’hydrogène. Il s’agit d’un accord entre le ministère de l’Énergie saoudien et le ministère fédéral allemand des Affaires économiques et de l’Énergie.
Cet accord s’inscrit dans la droite ligne des projets d’Aramco. En effet, le PDG de la compagnie, Amin Nasser, a déclaré vouloir diversifier et accroître sa production. Pour cela, l’entreprise entend investir dans le marché de l’hydrogène, un des plus prometteurs du secteur de l’énergie. L’entreprise cherche donc à conclure des accords d’écoulement de l’hydrogène. L’entreprise à annoncer vouloir créer des programmes qui se concentrent sur la durabilité et les carburants à faible teneur carbone.
L’ouverture sur le marché de l’hydrogène
En 2018, la compagnie avait annoncé lors de la réunion du Oil and Gas Climate Initiative vouloir lutter contre le réchauffement climatique. L’entreprise avait donc promis une réduction de ses gaz à effet de serre. D’atteindre la neutralité méthane. En ce sens, l’hydrogène décarboné est une molécule très prometteuse puisqu’il pourrait être une solution à la production d’énergie plus verte ainsi qu’à son stockage.
Les pays d’Europe et d’Amérique du Nord sont très réceptifs à cette offre. En effet, la majorité sont engagés dans un processus de réduction des émissions carbone. Cet objectif répond aux accords de Paris signé en 2015 qui cherchent à éviter un réchauffement planétaire supérieur à 1,5 degré.
L’ouverture d’Aramco au secteur de l’hydrogène consolide donc sa place de leadership sur la scène mondiale de fourniture d’énergies. Cette diversification de ses activités lui assure des contrats avec la majorité des pays européens et lui permettent surtout d’augmenter son bénéfice. Reste à voir comment les autres pays fournisseurs d’hydrogène réagiront à cette nouvelle et si cela viendra jouer sur les prix des contrats.