Amanda Levete présente le design insolite de la première centrale à fusion inertielle au Royaume-Uni. C’est sur le campus du UK Atomic energy authority à Culham, près d’Oxford, que la centrale sera construite. Le design spécial de ce réacteur à pour but de rendre plus accessible, plus ludique et moins opaque l’énergie nucléaire difficile à appréhender pour une grande partie de la population.
Amanda Levete designeuse du projet
Il s’agit d’un prototype du premier réacteur à fusion nucléaire dont l’architecte Amanda Levete a dessiné le design. Sa société, A_LA, a par ailleurs déclaré qu’il s’agira de la première centrale électrique de son genre à être opérationnelle d’ici à 2025. Un exploit dont le groupe est fier et dont la réussite repose sur la collaboration avec le groupe General Fusion.
En octobre 2020, le directeur général de General Fusion, Christopher Mowry a déploré le manque de lien émotionnel entre l’Homme et la fusion. Pour lui, c’est de là que vient le véritable fossé qui justifie le manque d’appréciation à sa juste valeur du projet. Or, pour Mowry, il faut un dépassement de la vision de la fusion comme une possibilité et la voir comme l’avenir.
Démocratiser le domaine de l’énergie
Pour atteindre cet idéal plébiscité par Christopher Mowry, la connexion avec l’énergie de fusion ne peut se faire que par les preuves de la technologie. Pour lui, il faut introduire la fusion au public, la rendre compréhensible pour créer une énergie durable pour le futur. C’est dans cette optique que l’architecte Amanda Levete a alors dessiné son bâtiment.
L’idée derrière ce bâtiment est de rompre avec les anciens modèles cachant les réacteurs et les rendant presque secrets voir mystérieux. Les visuels fournis permettent de voir un design aéré, avec le réacteur au cœur d’un bâtiment circulaire et baignant dans la lumière. Des espaces pédagogiques et salles de réunion pour les visiteurs et scientifiques entourent le réacteur, ce qui le rend plus tangible.
Un réacteur d’inspiration astrale
C’est de Michel Laberge que l’idée de General Fusion prend vie, en cherchant à répliquer la façon dont les étoiles produisent de l’énergie. Traditionnellement les centrales nucléaires utilisent la fission comme procédé, c’est-à-dire la séparation d’un atome d’uranium en deux. Or, ici il s’agit de fusion par confinement magnétique (MCF).
La MCF est un procédé qui implique l’injection d’hydrogène de plasma dans une sphère de lithium liquide entourée de pistons. Ces derniers vont compresser l’hydrogène jusqu’à ce que les atomes se détruisent et fusionnent pour produire de l’hélium. Ce procédé va produire de la chaleur, dont la vapeur va activer une turbine qui génèrera de l’électricité.
Un prototype pour un futur plus respectueux de l’environnement
Ce prototype se présente comme la déclaration d’une croyance en un avenir plus respectueux de l’environnement. L’essence du bâtiment ne réside pas uniquement dans son efficacité, mais dans son optimisme pour la fusion comme secours aux problèmes d’énergie. Il s’agit à travers cette construction et ce réacteur d’envoyer un message de confiance en l’avenir et au potentiel de cette technologie.
Pour A_LA, ce projet est une véritable déclaration de confiance en la technologie et la science et son rôle dans la construction de l’avenir. C’est là que résidait le véritable défi pour General Fusion qui a bénéficié de cette alliance pour faire ses preuves. Si ce projet est une réussite, A_LA se dit déjà ouvert à une future collaboration avec General Fusion et UKAKEA.
Cependant, il faut noter que la centrale a une taille équivalente à 70% de la taille nécessaire pour une centrale électrique commerciale, elle ne sera donc pas utilisée pour produire de l’électricité. La question alors à se poser est si une future collaboration pour une centrale dépassant le stade de prototype va voir le jour.