TotalEnergies signe un accord de mégaprojet de 10 milliards de dollars en Irak pour exploiter le gaz torché et l’énergie solaire.
Un partenariat scellé avec TotalEnergies en remède à la défaillance du réseau électrique irakien.
Après des tensions et de longues négociations, TotalEnergies et le ministre irakien du Pétrole signent l’accord du mégaprojet lors d’une cérémonie à Bagdad.
« Aujourd’hui nous nous engageons avec Total et tous les partenaires vers une coopération sérieuse et fructueuse, pour entamer la mise en oeuvre de ces contrats sur le terrain », s’est félicité le ministre irakien, lors d’une allocution précédant la signature des quatre projets.
L’annonce intervient au moment où l’Irak, tente d’attirer les investisseurs étrangers pour moderniser ses infrastructures, ravagées par des décennies de conflits, de mauvaise gestion publique et une corruption endémique.
Modernisation énergétique en Irak : TotalEnergies s’engage à réduire les délestages en exploitant le gaz torché.
Certains des investissements prévus par le mégaprojet de TotalEnergies contribueront à moderniser un secteur électrique déliquescent. 42 millions d’Irakiens vivent, en effet, avec des délestages quotidiens pouvant durer jusqu’à 10 heures par jour, particulièrement intolérables en été quand les températures tutoient les 50 degrés.
« Les choses sont en ordre, le partenariat est consolidé: TotalEnergies garde 45% du projet, la Basrah Oil Company 30% et QatarEnergy nous rejoint à 25% », a indiqué lundi M. Pouyanné à l’AFP. Lors d’une allocution, il a salué un « jour historique »: « TotalEnergies est né en Irak en 1924, il y a près d’un siècle, c’est donc très symbolique pour moi (…) d’être ici aujourd’hui pour maintenir et poursuivre cette histoire ». – « Autosuffisance » en gaz – Interrogé par l’AFP, l’adjoint au ministre du Pétrole en charge de l’extraction, Bassem Khdeir, a assuré que « les étapes concrètes sur le terrain: la construction des infrastructures, les études », débuteront « dans un mois ». Mais il faudra attendre trois ans pour que les projets « portent leurs fruits », a-t-il dit.
Un premier projet vise à récupérer le gaz torché sur trois champs pétroliers afin d’alimenter en gaz des centrales électriques du pays. Aussi vieille que l’industrie pétrolière, cette pratique extrêmement polluante consiste à brûler le gaz s’échappant lors de l’extraction de brut. Et l’Irak est le deuxième pays du monde à recourir autant à ce procédé, juste derrière la Russie, selon la Banque mondiale.
Des projets ambitieux pour l’autonomie énergétique et la diversification des sources d’énergie.
Un deuxième projet vise à développer une centrale solaire géante de 1 GW pour alimenter le réseau électrique de la région de Bassora (sud). Un troisième concerne l’augmentation de la production du champ pétrolier d’Artawi (sud) à 210.000 barils/jour. Un dernier volet concerne la construction d’une usine de traitement d’eau de mer pour fournir l’eau nécessaire aux champs pétroliers et contribuer à la fourniture d’eau potable de Bassora.
Ce projet permettra à terme d’avoir cinq millions de barils d’eau par jour, selon des chiffres dévoilés lundi lors de la cérémonie à Bagdad.
« Les accords d’aujourd’hui lancent le travail (…), sur le terrain on va mobiliser les équipes cet été », a assuré M. Pouyanné à l’AFP. Il s’attend à livrer « la première tranche » de l’usine solaire « dans les deux ans ». Mais les travaux du Mégaprojet devraient être achevés en 2027-2028, a-t-il poursuivi. « On aura délivré à la fois l’eau, la réduction du torchage de gaz, le champ pétrolier en production et l’intégralité de l’usine solaire », a précisé M. Pouyanné.
Les délestages quotidiens sont aggravés par l’ultra-dépendance des centrales électriques En Irak, les centrales électriques irakiennes au gaz fourni par l’influent voisin iranien. Les autorités cherchent donc à diversifier leurs sources d’énergie. Elles ambitionnent notamment d’éliminer progressivement d’ici 2030 le torchage de gaz dans l’objectif « d’atteindre l’autosuffisance » en exploitant ce gaz qui alimentera alors ses centrales, assure M. Khdeir.