Le marché mondial de l’hydrogène vert est estimé à $2.79bn pour 2025 et devrait atteindre $74.81bn en 2032, avec un taux de croissance annuel moyen de 60 %. Cette progression est alimentée par l’essor des capacités d’énergies renouvelables, les objectifs de réduction des émissions de carbone, et la demande croissante dans le secteur des transports.
La technologie d’électrolyse alcaline reste dominante
L’électrolyse alcaline représente la principale technologie du marché mondial de l’hydrogène vert. Elle concentre 61.2 % de la valeur totale en 2024. Ce procédé repose sur des électrolytes peu coûteux, comme l’hydroxyde de potassium ou de sodium, sans nécessiter de métaux précieux. Cette configuration permet de réduire significativement les dépenses d’investissement. L’électrolyse alcaline bénéficie également d’une stabilité opérationnelle élevée, de durées de fonctionnement prolongées, et d’une adaptabilité à grande échelle, ce qui la rend particulièrement adaptée aux projets industriels d’envergure.
Plus de 50 % de la capacité installée mondiale d’électrolyse est actuellement assurée par des systèmes alcalins. Les projets multi-mégawatts et gigawatts, en cours de développement, s’appuient majoritairement sur cette technologie pour garantir une production continue à moindre coût.
Le secteur éolien alimente l’expansion de la production
L’énergie éolienne est la principale source d’électricité pour l’électrolyse verte, représentant 48.9 % du marché en valeur en 2024. Les fermes éoliennes, notamment offshore, offrent des facteurs de charge élevés, souvent supérieurs à 40 %, assurant une alimentation électrique stable et dense pour les électrolyseurs. Cette régularité permet d’accroître la production d’hydrogène tout en réduisant les coûts unitaires.
Les projets d’hydrogène les plus importants se situent dans des zones à fort potentiel éolien. La baisse du prix de l’électricité éolienne, les avancées technologiques dans les turbines, ainsi que les soutiens étatiques renforcent encore la compétitivité de cette filière dans la chaîne de valeur de l’hydrogène.
Le transport tire la demande en hydrogène vert
Avec une part de 57.7 % du marché en 2024, le secteur de la mobilité représente le principal débouché industriel de l’hydrogène vert. Ce segment bénéficie de l’adoption croissante de véhicules à hydrogène, notamment pour les transports lourds et longue distance, où la densité énergétique et la rapidité de recharge constituent des avantages déterminants.
Les initiatives de déploiement à grande échelle, les corridors d’hydrogène et les mandats zéro émission renforcent cette dynamique. Plusieurs constructeurs mondiaux développent des flottes alimentées à l’hydrogène, soutenues par l’expansion des infrastructures de ravitaillement et par l’acceptation progressive des opérateurs de transport.
L’Amérique du Nord en tête de la croissance régionale
L’Amérique du Nord devrait enregistrer la croissance la plus rapide du marché mondial de l’hydrogène vert avec un taux de 69.7 % sur la période. Cette tendance est soutenue par des politiques fiscales favorables, notamment aux États-Unis, où des crédits d’impôt allant jusqu’à $3 par kilogramme d’hydrogène bas-carbone accélèrent la viabilité économique des projets.
Le Département de l’Énergie américain a engagé entre $7bn et $8bn pour créer plusieurs pôles régionaux d’hydrogène. Le Canada, de son côté, avance ses stratégies nationales et ses projets d’exportation, en particulier autour de l’ammoniac vert. La combinaison de ressources renouvelables abondantes et de soutiens publics massifs alimente un marché régional en pleine structuration.