Londres verrouille la rente pétrolière jusqu’en 2030 avec un prélèvement fiscal à 78 %

Le Royaume-Uni transforme sa taxe exceptionnelle en un mécanisme prix permanent, maintenant une pression fiscale parmi les plus élevées au monde, et redessine en profondeur l’attractivité du plateau continental britannique pour les acteurs pétroliers.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le gouvernement britannique a confirmé la mise en place d’un nouveau cadre fiscal durable pour les opérateurs pétroliers et gaziers, combinant une fiscalité de base à 40 % à une surtaxe temporaire prolongée jusqu’en 2030. Ce régime sera relayé par un dispositif permanent baptisé Oil and Gas Price Mechanism (OGPM), déclenché au-delà de seuils de prix élevés. Ce montage fige un prélèvement global de 75 à 78 %, malgré l’affaiblissement des cours du Brent et du National Balancing Point (NBP).

Un dispositif calibré pour capter les rentes cycliques

L’OGPM, conçu comme un successeur à la surtaxe exceptionnelle instaurée en 2022 (Energy Profits Levy – EPL), repose sur des seuils de déclenchement ajustés à l’inflation. L’objectif affiché est de garantir une certaine stabilité aux investisseurs. Toutefois, l’asymétrie structurelle demeure : en cas de baisse des prix, aucune compensation fiscale n’est prévue. L’outil offre donc à l’État une capacité accrue à capturer les revenus exceptionnels sans partager les risques baissiers.

Les investissements bénéficient toujours de mécanismes d’amortissement, mais l’effet de ces incitations diminue à mesure que les opérateurs privilégient d’autres juridictions. La Norvège, les États-Unis (golfe du Mexique) ou l’Afrique de l’Ouest présentent des régimes fiscaux plus compétitifs, attirant désormais une part croissante des capitaux.

Le signal d’une stratégie de déclin maîtrisé

Le maintien du prélèvement exceptionnel, en parallèle de l’introduction de l’OGPM, traduit une volonté de maximiser les recettes budgétaires tout en contenir les conséquences sociales. Le gouvernement autorise ainsi certains projets dits “tie-backs”, consistant à raccorder des gisements marginaux à des infrastructures existantes, sans rouvrir la porte aux licences d’exploration classiques. Ces décisions visent à préserver temporairement l’activité en mer du Nord, notamment en Écosse.

Les acteurs de taille moyenne comme Serica, Jersey Oil & Gas et NEO Energy concentrent leurs efforts sur ces redéveloppements. Le projet Greater Buchan Area en constitue un exemple emblématique, avec un CAPEX estimé à 850–950 M£ pour une production attendue de 70 à 100 millions de barils équivalent pétrole.

Impact différencié sur la chaîne de valeur

L’annonce ne devrait pas impacter immédiatement les prix du Brent ou du NBP, mais elle modifie le profil de risque fiscal associé aux projets britanniques. Les sociétés ajustent leurs portefeuilles en conséquence, prolongeant les délais de décisions finales d’investissement (FID) et privilégiant les modèles contractuels permettant de mutualiser les risques.

La chaîne d’approvisionnement offshore britannique subit une baisse de visibilité. Les fournisseurs, ingénieries et prestataires de services sous-marins font face à un report des commandes, les opérateurs redirigeant progressivement leurs budgets vers des bassins à fiscalité plus lisible.

Réactions et repositionnement des entreprises

Les groupes intégrés, dont INEOS Energy, commencent à repositionner la mer du Nord britannique comme un actif de fin de cycle, visant le rendement à court terme plutôt qu’un engagement industriel long. Les mid-caps doivent, quant à elles, justifier le maintien d’une exposition au UKCS dans un environnement fiscal instable.

Le risque de réputation pour le Royaume-Uni, historiquement perçu comme une juridiction fiscalement stable, s’intensifie. Depuis 2022, les révisions successives du cadre EPL ont dégradé cette perception. L’OGPM, même présenté comme prévisible, est déjà considéré comme un potentiel mécanisme à cliquet fiscal.

Conséquences géopolitiques et dépendance accrue

La trajectoire actuelle acte une baisse rapide de la production domestique et une dépendance croissante aux importations. La Norvège et les fournisseurs de gaz naturel liquéfié (LNG), notamment le Qatar et les États-Unis, deviennent des partenaires incontournables. Cette dépendance renforce la vulnérabilité du Royaume-Uni aux dynamiques internationales et aux tensions géopolitiques.

Londres accentue par ailleurs sa coordination énergétique avec l’Union européenne, notamment sur les interconnexions et les capacités de stockage. Le Royaume-Uni s’oriente vers un statut de consommateur structuré, davantage soumis aux fluctuations de marché qu’influenceur du mix énergétique régional.

Aksa Enerji va construire une centrale thermique de 119 MW au Burkina Faso

Le turc Aksa Enerji a signé un contrat de 20 ans avec Sonabel pour la mise en service d’une centrale thermique à Ouagadougou, visant à renforcer l’approvisionnement énergétique du Burkina Faso d’ici fin 2026.

Le pipeline CPC redémarre après les frappes, mais la pression reste sur le Kazakhstan

Le Caspian Pipeline Consortium a repris les chargements à Novorossiisk après une attaque ukrainienne, mais les tensions géopolitiques sur les flux pétroliers kazakhs persistent autour de ce corridor stratégique de la mer Noire.

La Hongrie double ses livraisons de pétrole à la Serbie face aux sanctions américaines

La Hongrie augmente ses exportations de produits pétroliers vers la Serbie pour compenser l’arrêt imminent de la raffinerie NIS, menacée par les sanctions américaines visant sa majorité russe.
en_114026271139540

Pemex intensifie le raffinage domestique malgré le recul de la production de brut

Face à une production pétrolière en baisse, Pemex augmente le raffinage local grâce à Olmeca, en visant une réduction des importations de carburants et une meilleure utilisation de ses capacités industrielles sous contrainte budgétaire.

Petrobras réduit ses investissements à 109 milliards $ dans son nouveau plan quinquennal

La société pétrolière publique brésilienne abaissera ses dépenses d’investissement de 2 %, impactée par le recul des cours du brut, marquant ainsi un tournant stratégique sous le mandat de Lula.

TotalEnergies cède sa participation dans Bonga pour $510mn au profit de Shell et Eni

TotalEnergies a finalisé la vente de sa participation de 12,5 % dans le champ pétrolier offshore Bonga au Nigeria, pour un montant de $510mn, renforçant la présence de Shell et Eni dans ce site stratégique de production en eaux profondes.
en_114026261135540

Belgrade entame une procédure légale pour s’emparer de la raffinerie serbe contrôlée par Moscou

La Serbie prépare une modification de loi budgétaire visant à permettre la prise de contrôle de NIS, raffinerie sous sanctions américaines et détenue par des groupes russes, afin d'éviter une paralysie énergétique imminente.

Dangote confie à Honeywell l’expansion de sa raffinerie vers 1,4 million de barils/jour

La raffinerie nigériane de Dangote sélectionne l’américain Honeywell pour fournir les technologies permettant de doubler sa capacité de traitement de brut et d’étendre sa production pétrochimique.

Bagdad maintient sa production pétrolière en isolant les actifs russes sous sanctions

L’Irak sécurise sa production en contournant les sanctions américaines via paiements locaux, trocs énergie-énergie et suspension ciblée des flux financiers vers Lukoil pour protéger les exportations de West Qurna-2.
en_1140251142540

BP relance partiellement Olympic Pipeline mais laisse 60 % de capacité hors ligne

Le redémarrage de la conduite de 16 pouces d’Olympic Pipeline ne suffit pas à rétablir l’approvisionnement normal de l’Oregon et de l’aéroport de Seattle-Tacoma, toujours exposés à un risque logistique accru et à des tensions sur les prix.

Les importations de pétrole russe par l’Inde chuteront fortement dès décembre

Face aux sanctions renforcées des États-Unis et de l’Union européenne, les raffineurs indiens réduisent drastiquement leurs achats de brut russe à partir de décembre, selon des sources du secteur.

La raffinerie serbe de Pancevo menacée d’arrêt faute de brut sous sanctions américaines

La seule raffinerie de Serbie, opérée par NIS, pourrait être contrainte de stopper sa production dès cette semaine, fragilisée par les sanctions américaines visant ses actionnaires russes.
en_114025251132540

Cameroun : Glencore enregistre une chute de 31 % de ses volumes pétroliers

La production attribuée à Glencore au Cameroun a reculé de 31 % sur neuf mois, révélant une pression accrue sur les recettes publiques alors que Yaoundé révise ses prévisions pétrolières et budgétaires dans un contexte de maturité des champs et d’arbitrages d’investissement.

Les stratégies contrariennes surpassent le suivi des hedge funds sur le Brent

La rentabilité des stratégies de suivi de positionnement spéculatif sur le Brent s’érode, au profit d’approches contrariennes ciblant les extrêmes de sentiment, marquant un changement de régime significatif dans le trading pétrolier.

ConocoPhillips, Repsol et Santos relancent le pétrole alaskien avec Nuna et Pikka

L’Alaska s’apprête à enregistrer sa plus forte hausse de production pétrolière depuis 40 ans, portée par deux projets clés qui prolongent la durée de vie du pipeline TAPS et ancrent une présence stratégique des États-Unis dans l’Arctique.
en_11402020201140540

TotalEnergies renforce sa position au Nigeria avec 90 % d’intérêt dans OPL257

TotalEnergies porte à 90 % sa participation dans le bloc offshore OPL257 au Nigeria, après un accord d’échange d’actifs conclu avec Conoil Producing Limited.

TotalEnergies et Chevron en compétition pour 40 % du champ Mopane en Namibie

TotalEnergies et Chevron cherchent à racheter 40 % du champ pétrolier Mopane en Namibie, propriété de Galp, au cœur d’une stratégie visant à sécuriser de nouvelles ressources dans un bassin offshore à fort potentiel.

Rosneft cède 11 % de KPC pour desserrer l’étau des sanctions

La réduction de la participation de Rosneft dans Kurdistan Pipeline Company repositionne le contrôle du principal oléoduc kurde et redéfinit l'équilibre entre sanctions américaines, financement des exportations et gouvernance régionale du brut.
en_114019181129540

Lukoil met la pression sur Sofia pour finaliser la cession de sa raffinerie

Le groupe russe Lukoil veut vendre ses actifs en Bulgarie, après la mise sous tutelle de sa raffinerie par l'État, dans un contexte de sanctions américaines renforcées contre l’industrie pétrolière russe.

Washington lance une nouvelle vente de 80 millions d’acres pétroliers offshore

Les autorités américaines organiseront en mars une vaste vente de blocs pétroliers dans le Golfe d’Amérique, couvrant près de 80 millions d’acres sous conditions fiscales favorables.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.