Rosatom a obtenu l’approbation réglementaire pour fabriquer des éléments de réacteur à l’aide de l’impression 3D, une première dans le secteur nucléaire russe. La première pièce concernée est une boîte de jonction, produite par le Bureau d’études expérimentales Afrikantov de la société OKBM, filiale du groupe public. Cette pièce sera intégrée à l’installation RITM-200, un petit réacteur modulaire (Small Modular Reactor, SMR) utilisé notamment sur les brise-glaces nucléaires russes.
Des tests validés par les autorités réglementaires
Les prototypes ont subi une série complète de tests industriels avant d’obtenir la certification officielle du Registre maritime russe. Rosatom indique que les documents réglementaires nécessaires sont désormais approuvés, ce qui ouvre la voie à la fabrication de composants plus complexes par impression additive. Cette technologie permet de créer des pièces en superposant des couches de matériau, réduisant ainsi les délais de production, le poids et parfois les coûts, comparé aux méthodes de fabrication traditionnelles comme la coulée ou l’usinage mécanique.
Vers une généralisation industrielle de l’impression 3D
Yuri Vytnov, technologue en chef chez Afrikantov OKBM, a déclaré que cette première homologation ouvre la possibilité d’appliquer l’impression 3D à divers équipements pour les centrales nucléaires embarquées. Cette avancée technique, selon lui, permet également d’envisager l’intégration de ces technologies dans d’autres segments du secteur nucléaire.
Rosatom, à travers son unité spécialisée dans les technologies additives, voit dans cette innovation un levier pour améliorer les performances techniques des composants. Ilya Kavelashvili, directeur de cette division, précise que cette approche permet de concevoir des pièces aux géométries optimisées, plus efficaces et plus fiables.
Un développement aligné avec les tendances internationales
L’impression 3D est déjà utilisée dans le nucléaire civil dans plusieurs pays. En Slovénie, une roue de pompe imprimée en 3D a été installée en 2017, tandis qu’aux États-Unis, le laboratoire national d’Oak Ridge a produit des attaches métalliques pour réacteur en 2021. En 2022, Framatome a installé un composant en acier inoxydable imprimé en 3D à la centrale nucléaire suédoise de Forsmark.
Outre la Russie, des pays comme le Royaume-Uni et la Corée du Sud explorent également l’intégration de cette technologie dans la fabrication d’équipements nucléaires. Pour Rosatom, cette première certification pourrait représenter un pas vers la normalisation de l’impression additive pour l’ensemble de sa chaîne de production nucléaire.