Plus de 80 pays ont exprimé leur soutien à l’adoption d’une feuille de route pour sortir des combustibles fossiles lors de la 30e Conférence des parties sur le climat (COP30), actuellement en cours à Belém, au Brésil. L’appel a été porté par l’envoyée climat des Îles Marshall, et soutenu par un large éventail de pays issus de plusieurs continents, dont des membres de l’Union européenne.
Un texte provisoire présenté par le Brésil
Le Brésil, qui assure la présidence de la COP30, a présenté un projet de texte évoquant pour la première fois la possibilité d’intégrer formellement une feuille de route vers la sortie des énergies fossiles. Ce document doit encore être révisé après consultation des différents groupes régionaux participant aux négociations. Les discussions, encore en phase exploratoire, visent à bâtir un consensus sur les termes et les objectifs de cette trajectoire.
Des résistances persistantes chez les producteurs
Plusieurs pays producteurs de pétrole et de gaz, dont l’Arabie saoudite, la Russie et la Bolivie, pourraient s’opposer à toute formulation engageant une sortie progressive des combustibles fossiles. Ces États craignent un impact direct sur leurs recettes d’exportation et leur stabilité économique, ce qui complique la négociation d’un accord multilatéral contraignant.
Des approches différenciées mais un objectif commun
Les pays favorables à l’initiative insistent sur le principe de flexibilité, affirmant qu’aucun modèle unique ne sera imposé. Chaque État conserverait la liberté de définir sa propre trajectoire, en tenant compte de ses spécificités économiques, énergétiques et sociales. L’objectif commun serait cependant d’amorcer un déclin coordonné de l’utilisation du charbon, du pétrole et du gaz naturel.
Le financement, condition centrale de l’équation
L’enjeu financier reste central. Les pays en développement réclament un accès élargi aux technologies de substitution et des ressources financières adaptées pour engager la transformation de leurs systèmes énergétiques. Le continent africain illustre cette tension, alors qu’il reste dépendant à 75 % des énergies fossiles pour sa production d’électricité, tout en n’attirant qu’une fraction des investissements mondiaux dans les infrastructures à faibles émissions.