L’Inde cherche à attirer $68bn d’investissements japonais afin d’accélérer le développement de son secteur gazier et de ses projets liés à l’hydrogène. Le ministre du Pétrole et du Gaz naturel, Hardeep Singh Puri, a présenté cette ambition lors d’une table ronde à Tokyo réunissant plusieurs dirigeants de l’industrie énergétique japonaise. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du India-Japan Joint Vision, qui prévoit un doublement des investissements privés japonais en Inde, passant de $34bn sur la période récente à $68bn pour les prochaines années.
Renforcement du partenariat énergétique bilatéral
Le Japon, dont la production nationale couvre moins de 10% de ses besoins énergétiques, considère cette coopération comme une opportunité stratégique pour ses groupes industriels. L’Inde, de son côté, anticipe une croissance importante de sa demande énergétique et souhaite mobiliser des capitaux pour développer ses ressources nationales. L’ouverture complète de son secteur amont aux investissements directs étrangers et l’application de l’Open Acreage Licensing Policy (OALP) constituent des éléments centraux de cette stratégie.
Accès élargi aux bassins sédimentaires indiens
Les autorités indiennes souhaitent attirer les entreprises japonaises vers des projets encore sous-exploités, notamment dans les bassins de catégorie II et III, où le potentiel offshore reste important. Des réformes liées au Oilfields (Regulation and Development) Act doivent simplifier les mécanismes d’attribution afin d’encourager une participation étrangère plus active. Les sociétés énergétiques publiques indiennes ont généré $315bn de revenus en 2024-2025, soulignant l’importance économique du secteur pour les investisseurs internationaux.
Expansion prévue des importations de GNL
La demande indienne de gaz naturel pourrait atteindre 500mn m³ par jour d’ici 2040, contre 260mn m³ actuellement, ce qui nécessitera une forte augmentation des importations de GNL. Les volumes pourraient dépasser 70mn tonnes par an avant 2040, comparés aux 27mn tonnes importées en 2024. Ce développement implique la construction de nouveaux terminaux, l’installation d’unités flottantes de regazéification et une demande accrue pour des méthaniers construits au Japon et en Corée du Sud.
Dimension stratégique dans l’Indo-Pacifique
La coopération entre New Delhi et Tokyo s’inscrit dans une logique de diversification des chaînes d’approvisionnement régionales. Le développement conjoint d’infrastructures portuaires, de corridors logistiques et de solutions liées aux carburants alternatifs vise à renforcer la résilience énergétique dans l’Indo-Pacifique. La Japan Bank for International Cooperation (JBIC) pourrait jouer un rôle dans le financement de projets liés à l’hydrogène et aux infrastructures gazières, offrant une perspective de coopération à long terme.