Le « pont gazier » de l’Europe s’effrite

Le "pont gazier" de l'Europe occidentale vers la transition énergétique risque de s'effondrer, indique S&P Global Commodity Insights.

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

Selon un rapport de S&P Global, l’Europe occidentale misait fortement sur le gaz comme énergie de transition. Cependant, le contexte international de crise du marché de l’énergie et de tensions géopolitiques vient contrecarrer ces plans.

Le plan originel de l’UE

L’Union Européenne s’est fixée des objectifs de transition énergétique, comme de nombreux autres pays. Elle avait notamment basé une grande partie de sa stratégie sur le gaz naturel

L’idée d’un pont gazier

L’Europe prévoyait en effet d’utiliser le « pont gazier » dans ses objectifs de transitions énergétiques. Ce terme signifie que le gaz doit représenter une énergie utilisée comme transitoire, afin de se diriger vers des énergies renouvelables. Cependant, cette stratégie est de plus en plus mise à mal.

Ainsi, la volonté politique renouvelée de se désengager du gaz russe implique des prix du gaz élevés pour le reste des années 2020. Cette hausse des prix entraîne un déclin plus rapide que prévu de la capacité de production de gaz de l’UE.

De plus, S&P global a établi un scénario reflétant les turbulences actuelles du marché et de la géopolitique. La société suppose que la capacité de production en gaz de l’Europe va diminuer de 25 % d’ici 2030. Bruno Brunetti, co-auteur du rapport, s’exprime :

« Une accélération de l’élimination progressive du gaz présente des risques supplémentaires de pénurie de capacités à moyen terme en Europe occidentale ».

Des perspectives réduites

Dans un premier temps, rappelons que l’Europe dépend actuellement en grande partie du gaz russe. Ce dernier représente en effet 40 % de ses importations en la matière. Ainsi, la volonté européenne de se passer du GNL russe, consécutive au conflit en Ukraine, pourrait impacter durablement la transition énergétique envisagée.

Ainsi, les prix de gros de l’électricité en Italie devraient être plus élevés au cours de la prochaine décennie en raison de la dépendance du pays à l’égard du gaz russe. Le rapport prévoit des prix pour 2030 d’environ 64 euros/MWh en moyenne, contre 56 euros/MWh en Allemagne, 46 euros/MWh en France et 40 euros/MWh en Espagne.

De plus, les perspectives de nouvelle production de gaz sont considérablement réduites en Europe. De plus, selon M. Brunetti, l’envie d’équiper les CCGT d’un système de capture du carbone serait également faible. Selon lui, cela aurait pour effet de réduire une source essentielle de flexibilité après 2030. Selon lui, cette décennie marquera alors le début de l’ère de l’hydrogène.

Les alternatives à un « pont gazier »

Les énergies renouvelables à la hausse

Alors que le gaz est victime du conflit en Ukraine, les énergies renouvelables et le stockage par batterie devraient en profiter. En effet, l’urgence politique actuelle a réellement dynamisé les ajouts de capacité solaire et éolienne notamment. La croissance actuelle représente trois fois la croissance observée au cours de la dernière décennie.

Cependant, M. Brunetti a déclaré que la pénétration accrue des énergies renouvelables entraînera des risques de cannibalisation des revenus des centrales. Il prend notamment l’exemple de l’Espagne. S&P global y prévoit que les prix de capture solaire tomberont juste en dessous de 30 Eur/MWh en 2030, soit 75 % des prix de l’électricité de base.

Selon l’analyste, les projets éoliens offshore seront également touchés par ce phénomène :

« Sur le marché britannique, les projets éoliens captureront un pourcentage plus élevé des prix de l’électricité de base ; toutefois, le prix de capture obtenu est inférieur à celui des autres grands marchés d’ici 2050. »

Quid du nucléaire ?

Le nucléaire bénéficie d’une augmentation des investissements dans le cadre du scénario du nouveau monde. Cependant, les fermetures des réacteurs à travers l’Europe l’emportent toujours sur les ajouts jusqu’en 2050. Bruno Brunetti confirme :

« Nous constatons une certaine augmentation de l’appétit d’investissement pour les nouvelles constructions nucléaires sur des marchés tels que la France et le Royaume-Uni et les prolongations de la durée de vie sur des marchés tels que la Belgique et l’Espagne, l’Allemagne semblant rester fermement opposée aux prolongements de son parc. »

Ainsi, seul le Royaume Uni devrait voir sa capacité nucléaire augmenter d’ici 2050. La capacité nucléaire française devrait-elle chuter de 61,4 GW en 2023 à 43,8 GW en 2050.

 

En somme, la plupart des experts estiment qu’une sortie accélérée du gaz entraînerait un recours à l’hydrogène renouvelable. Ils estiment que l’Europe aura un besoin croissant en hydrogène dans les années à venir, en remplacement du GNL. Ce besoin devra être en grande partie satisfait via des importations provenant de l’extérieur de l’Europe.

Nouvelle panne du réseau électrique nigérian entraîne des coupures massives dans le pays

Une défaillance soudaine sur le réseau national a interrompu l’alimentation en électricité de plusieurs régions du Nigeria, relançant les interrogations sur la stabilité du système de transport électrique.

Le Guyana veut durcir le cadre contractuel pour l’exploitation pétrolière

Réélu à la tête de l’État, le président Irfaan Ali annonce des accords de production plus contraignants pour les compagnies pétrolières, avec l’objectif d’augmenter les retombées économiques nationales.

Coal India engage 5 GW de projets solaires et éoliens à l’échelle nationale

Coal India lance des appels d’offres pour développer 5 GW de capacités renouvelables, répartis entre le solaire et l’éolien, dans le cadre de sa stratégie énergétique à long terme.
en_114070920254540

Les services publics américains projettent 147 GW de nouvelles charges électriques

Les services publics aux États-Unis anticipent une hausse rapide des charges à forte intensité, visant 147 GW de nouvelles capacités d'ici 2035, avec un déplacement stratégique vers les marchés déréglementés.

France: RTE ouvre le débat public sur 100 milliards d’euros pour le réseau électrique

La France engage une concertation nationale autour du plan de RTE visant 100 milliards d’euros d’investissements d’ici 2040 pour moderniser le réseau de transport d’électricité haute tension.

La Californie accélère les permis pour capter les crédits fiscaux fédéraux

Le gouverneur Gavin Newsom ordonne une mobilisation des agences californiennes pour sécuriser les crédits de l’Inflation Reduction Act avant leur expiration, en ciblant les projets énergétiques prêts à entrer en construction.
en_114030952540

L’industrie allemande alerte sur un fardeau énergétique de €5.4tn d’ici 2049

La transition énergétique allemande pourrait coûter jusqu’à €5.4tn ($6.3tn) d’ici 2049, selon la principale organisation industrielle, qui pointe un risque pour la compétitivité nationale.

Les coupures d’électricité plongent les commerces iraniens dans une crise opérationnelle durable

Face aux délestages imposés par les autorités, les petites entreprises en Iran enregistrent des pertes croissantes, sur fond de sécheresse, de pénurie de carburant et de pression sur le réseau électrique national.

T Plus maintiendra sa production électrique à 57,6 TWh en 2025

Le groupe russe T Plus prévoit de stabiliser sa production d’électricité à 57,6 TWh en 2025, malgré un recul observé au premier semestre, selon les déclarations de son directeur général Pavel Snikkars.
en_114030934540

La régulation française de l’énergie corrige dix affirmations publiques sur les coûts et la production

En France, la Commission de régulation de l’énergie publie une mise au point sur dix affirmations relayées durant l’été, rectifiant plusieurs données concernant les tarifs, la production et les investissements dans le secteur électrique.

Des dizaines de scientifiques dénoncent un rapport climatique jugé biaisé par le département américain de l’énergie

Un collectif de 85 chercheurs conteste la validité scientifique du rapport climatique publié par le département de l’Énergie des États-Unis, en soulignant des méthodes jugées partiales et l’absence de relecture indépendante.

Cinq nouveaux projets obtiennent le statut CB RES et rejoignent la liste de la Commission

Cinq projets d’infrastructure énergétique viennent d’être intégrés à la liste des projets renouvelables transfrontaliers, les rendant éligibles à un soutien financier dans le cadre du programme CEF Energy.
en_11401092046540

La Tanzanie mise sur le gaz naturel comprimé pour réduire ses importations pétrolières

Le gouvernement tanzanien lance une concertation nationale pour accélérer le déploiement du gaz naturel comprimé, mobilisant financements publics et privés afin de sécuriser l’approvisionnement énergétique et diminuer les coûts du carburant.

Le Koweït lance les appels d’offres pour un projet énergétique et hydraulique de 1,8GW

Le gouvernement koweïtien a invité trois consortiums internationaux à soumettre leurs offres pour la première phase du projet Al Khairan, combinant production d’électricité et dessalement.

La NNPC Ltd maintient la raffinerie de Port Harcourt et mise sur sa réhabilitation

La compagnie pétrolière publique nigériane abandonne le projet de cession de la raffinerie de Port Harcourt et confirme sa volonté de poursuivre un programme de maintenance malgré des coûts d’exploitation élevés.
en_11401092051540

Crise politique en France : la feuille de route énergétique menacée d’un nouveau report

La publication du décret de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, attendue depuis deux ans, est compromise par les tensions politiques internes, mettant en péril les investissements stratégiques dans le nucléaire et les renouvelables.

L’EIA reporte plusieurs rapports clés après une réduction de 30 % de ses effectifs

L’Agence américaine d’information sur l’énergie reprogramme ou abandonne plusieurs publications, affectant la disponibilité de données critiques pour les marchés pétrolier, gazier et des énergies renouvelables.

Le Brésil démantèle un réseau criminel de 52 milliards BRL dans les carburants

Les autorités brésiliennes ont lancé une vaste opération ciblant un système de blanchiment lié au secteur des carburants, impliquant des fonds d’investissement, des fintechs et plus de 1 000 stations-services à travers le pays.
en_11403008282540

Le gaz naturel et le solaire bénéficient d’un large soutien aux États-Unis

Une étude nationale du cabinet Davies Group révèle que les Américains soutiennent massivement le développement simultané des énergies renouvelables et fossiles, avec un appui marqué pour le gaz naturel et l’énergie solaire.

Séoul impose une réduction de 25 % des capacités pétrochimiques pour stabiliser le secteur

Le gouvernement sud-coréen contraint dix groupes pétrochimiques à réduire jusqu’à 3,7 millions de tonnes de vapocraquage par an, assortissant ses aides financières et fiscales à des restructurations rapides et documentées.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.