La ministre de la Transition écologique, Monique Barbut, a affirmé que le modèle énergétique français doit reposer sur une combinaison du nucléaire civil et des énergies renouvelables, rejetant les accusations d’hostilité envers l’atome. Interpellée lors d’une audition à l’Assemblée nationale, elle a précisé que la sécurité d’approvisionnement ne peut être garantie par une seule technologie.
« Je considère pour ma part que notre système énergétique a besoin de ses deux jambes pour marcher : les énergies renouvelables et le nucléaire », a-t-elle déclaré devant la commission du Développement durable. Elle répondait à des critiques formulées par le député Sébastien Humbert, du Rassemblement national, qui s’est appuyé sur son passage à la présidence de WWF France pour l’accuser de positions antinucléaires.
Une approche élargie de la production énergétique
Monique Barbut a défendu l’idée d’un système diversifié, en citant l’éolien, le solaire, l’hydraulique et la géothermie comme composantes essentielles du mix énergétique. « Il est impossible de n’avoir qu’une seule source d’énergie si l’on souhaite maintenir notre souveraineté énergétique », a-t-elle déclaré, appelant à développer toutes les options disponibles.
Nommée le 13 octobre à la tête du ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, elle occupe son premier poste gouvernemental après une carrière dans la fonction publique française et internationale. À 69 ans, elle se présente comme issue de la société civile et engagée par conviction.
Pressions budgétaires et arbitrages politiques
Le projet de loi de finances pour 2026, critiqué par plusieurs députés de gauche pour ses moyens jugés insuffisants, a également été abordé. La ministre a reconnu que le budget proposé n’avait pas été élaboré par son équipe, mais l’a qualifié de « rêve en noir et blanc » compte tenu du contexte économique. Elle a invité les parlementaires à le rendre « en couleurs ».
Elle a aussi insisté sur le rôle structurant de l’État dans la transition énergétique, affirmant que ce dernier n’est pas un financeur direct, mais un garant des règles destinées à orienter les investissements privés et publics vers les bonnes trajectoires énergétiques.
Positionnement gouvernemental et message politique
Monique Barbut a rappelé que son engagement au gouvernement repose sur une volonté d’agir en faveur d’une écologie « concrète et accessible », sans opposer les enjeux environnementaux aux impératifs sociaux. Elle a cité les phénomènes climatiques extrêmes et la fonte accélérée des glaciers comme signes d’urgence, sans faire de ces constats une plateforme d’action militante.
« Il existe une voie pour une écologie concrète du quotidien, accessible aux Français », a-t-elle affirmé, réitérant sa volonté de conjuguer efficacité énergétique, justice sociale et cohérence industrielle.