Le groupe énergétique français TotalEnergies a annoncé que son projet Mozambique LNG, suspendu depuis avril 2021, ne sera pas relancé avant 2029. L’annonce a été faite à New York, lors de la présentation Strategy & Outlook 2025 par le président-directeur général Patrick Pouyanné. Ce projet gazier, l’un des plus importants du continent africain, représente un investissement de plus de USD20mn.
Le chantier avait été interrompu à la suite de plusieurs attaques armées dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique. En réponse à ces événements, TotalEnergies avait activé une clause de force majeure et procédé au retrait de son personnel. La décision de reporter à 2029 offre à l’entreprise un cadre de redémarrage plus sécurisé, tout en laissant aux autorités locales le temps de poursuivre leurs efforts de stabilisation.
Une approche progressive du redémarrage
Depuis la suspension, le gouvernement mozambicain a intensifié les opérations de sécurisation avec l’aide de partenaires régionaux. Toutefois, l’opérateur adopte une stratégie prudente. En juillet, Patrick Pouyanné a précisé qu’un « alignement solide entre le gouvernement du Mozambique et les investisseurs » était indispensable pour redémarrer ce type de projet.
La relance nécessitera la réactivation complète de la chaîne logistique, depuis les installations portuaires jusqu’aux unités de liquéfaction. La capacité de production annuelle du site est estimée à environ 13 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié. Ces volumes étaient initialement attendus à partir de 2026 mais ne seront disponibles qu’après 2029 selon le calendrier actuel.
Un impact différé sur les flux gaziers mondiaux
Le report du projet retarde la disponibilité de nouveaux volumes sur les marchés mondiaux, notamment en Europe, où la diversification des approvisionnements en gaz naturel liquéfié reste une priorité stratégique. Le Mozambique figurait parmi les sources émergentes identifiées par plusieurs importateurs européens.
Le site repose sur les importantes ressources du bassin offshore de Rovuma, estimées à plus de 65 trillions de pieds cubes de gaz naturel. Le projet est développé en partenariat avec plusieurs sociétés internationales, originaires d’Asie et d’Europe, positionnées sur la chaîne de valeur de la liquéfaction et de l’exportation.
Enjeux économiques et industriels pour le Mozambique
Au-delà de son impact sur les marchés, le report implique également des conséquences pour le tissu économique local. Le développement du projet avait donné lieu à d’importants investissements en infrastructures et à la mobilisation d’une main-d’œuvre technique sur plusieurs sites dans la région de Palma.
Le gouvernement mozambicain a exprimé à plusieurs reprises, en 2025, sa volonté de voir le projet redémarrer sous conditions. TotalEnergies, de son côté, conserve une ligne de conduite orientée vers la maîtrise des risques et la rentabilité de ses investissements, dans un contexte global marqué par des incertitudes géopolitiques.