Les négociations entre l’Iran et le groupe E3, composé de l’Allemagne, la France et du Royaume-Uni, restent dans l’impasse à moins d’une semaine de l’échéance prévue pour le rétablissement des sanctions internationales. Sans nouvel accord d’ici le 28 septembre, les mesures levées depuis 2015 dans le cadre du Plan d’action global commun (Joint Comprehensive Plan of Action – JCPOA) seront automatiquement réactivées.
Un désaccord persistant entre les parties
Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies a validé le processus de retour des sanctions, les discussions diplomatiques restent bloquées. Les ministres des Affaires étrangères des trois puissances européennes ont proposé une extension de six mois de la résolution 2231, dans l’espoir de conclure un nouvel accord intérimaire. Selon les autorités françaises, l’Iran n’a pour l’instant pas répondu aux exigences européennes, qui comprennent notamment un accès élargi pour l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) aux installations nucléaires iraniennes.
De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a indiqué avoir soumis une proposition qu’il qualifie de « créative, équitable et équilibrée », sans toutefois détailler publiquement les termes de cette offre. À Paris, la présidence française a évoqué la poursuite des discussions et l’éventualité de contacts de haut niveau en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Des conséquences directes pour l’économie énergétique iranienne
L’imposition de nouvelles sanctions pourrait porter un coup sévère aux exportations de pétrole iranien, déjà sous pression depuis le retrait des États-Unis de l’accord en 2018. Le pays, dont les revenus pétroliers représentent une part importante de l’économie nationale, pourrait voir sa capacité de production et d’exportation fortement réduite. Selon certaines estimations, l’inflation pourrait grimper au-delà de 90 % si les sanctions venaient à être rétablies sans compromis diplomatique.
Le blocage actuel intervient dans un contexte de divergences marquées sur les objectifs et les garanties à fournir. Les Européens exigent des mesures de transparence sur les stocks d’uranium enrichi, tandis que Téhéran dénonce une « position déséquilibrée » des négociateurs occidentaux. Malgré la marge de manœuvre limitée, certaines voix diplomatiques continuent d’envisager une percée avant la fin du délai.
Washington en ligne de mire pour une sortie de crise
En coulisses, la perspective d’une reprise des négociations directes entre Téhéran et Washington est évoquée comme une option alternative en cas d’échec du canal européen. Les autorités américaines affichent toutefois des positions divergentes : si certains responsables estiment que les sanctions affaibliront durablement l’économie iranienne, d’autres envisagent encore une fenêtre de discussion conditionnée à un geste concret de la part de Téhéran.
Les acteurs du marché pétrolier surveillent de près l’évolution du dossier, conscients qu’un rétablissement total des sanctions pourrait reconfigurer l’équilibre des flux d’exportation dans la région. Pour l’heure, les entreprises engagées dans le commerce de brut iranien ou les projets d’infrastructures énergétiques suspendent toute décision en attendant une issue claire aux négociations.